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En Israël, le gouvernement veut supprimer les taxes sur les boissons sucrées et les couverts en plastique

La nouvelle coalition menée par une extrême droite religieuse veut marquer les esprits en annulant ces contributions mises en place par un ancien ministre de la droite laïque. Mais les médecins s'inquiètent de l'impact sur la santé des populations les plus pauvres.
Article rédigé par franceinfo - Frédéric Métézeau
Radio France
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Temps de lecture : 2min
La nouvelle coalition au pouvoir en Israël veut supprimer les taxes sur le plastique jetable et les boissons sucrées. Photo d'illustration. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

Alors que la France tente d'interdire la vaisselle jetable dans les fast-food, en Israël, le nouveau gouvernement va supprimer les surtaxes sur les boissons sucrées et sur les couverts en plastique à usage unique. C'est une décision du ministre des Finances d'extrême-droite à la demande des partis juifs ultra-orthodoxes.

>> Israël : comment un ministre du nouveau gouvernement Netanyahou a mis en colère un grand rabbin

"C'est un choix de régression"

Pourquoi les couverts en plastique ? Parce que ces responsables très religieux en utilisent beaucoup pour leurs familles nombreuses et qu'ils ont rarement des lave-vaisselle. Quant aux boissons sucrées, ils en consomment beaucoup. Mais, surtout, la surtaxe avait été décidée par l'ancien ministre des Finances très laïc, ennemi juré des juifs religieux. Il fallait donc marquer le coup. Le professeur de médecine Elliot Berry, spécialiste en nutrition à l’hôpital Hadassah de Jérusalem et ancien directeur de l’école de Santé Publique à l’Université hébraïque, est dépité : "Je suis très en colère et très triste. C'est un choix de régression, une décision politicienne qui n'a rien à voir avec la médecine ou la santé publique", dénonce-t-il.

"C'est de la politique minable qui menace la santé des religieux et de toute la population."

Elliot Berry, nutritionniste à l'hôpital Hadassah de Jérusalem

à franceinfo

Ce médecin rappelle que les Haredim, ces juifs ultraorthodoxes, sont parmi les Israéliens les plus pauvres. Or, les catégories socio-économiques les plus basses sont celles qui souffrent le plus d'obésité. Parmi les populations arabes ou juives orthodoxes, les déterminants de santé les plus importants ne sont pas le diabète, l'hypertension ou le cholestérol, mais les inégalités sociales.

Une nouvelle taxe sur les chiens

À noter que la nouvelle coalition politique envisage de remplacer ces taxes sur le sucre et le plastique par d'autres contributions. En avril dernier, quand ils étaient encore dans l'opposition, deux députés ultra-orthodoxes avaient en effet déposé une proposition de loi durcissant... la taxe sur les chiens ! Ils veulent faire passer la taxe annuelle de possession d'un chien de 14 euros à 1 000 euros. Ils expliquent ainsi qu'élever un chien provoque de grands dommages environnementaux, notamment à cause des déjections et de la viande consommée et qu'il faut appliquer le principe du "pollueur payeur".

Et ça tombe bien : en Israël, les propriétaires de chiens se trouvent d'abord dans la ville "très bobo" de Tel Aviv, laïque et de gauche, à mille lieux de l'électorat traditionnaliste religieux.

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