En Ouganda, l'homosexualité va devenir un crime
L'espoir de vivre librement s'est envolé. En Ouganda, les députés ont adopté mardi 21 mars une nouvelle loi qui accentue considérablement la répression à l'égard des personnes LGBT+. Dix ans de prison sont désormais prévues si l'on affirme son homosexualité. La soi-disant promotion de l'homosexualité est aussi condamnée, tout comme la location d'un bien immobilier à des personnes homosexuelles. Toute relation sexuelle avec une personne de même sexe sera aussi punie d'une peine de prison à vie.
DeLovie Kwagala, une photographe et militante ougandaise, se dit "meurtrie" par l'adoption de cette loi. Elle devait rentrer dans son pays ce mois-ci mais elle risque de se faire arrêter à l'aéroport. "Ces gens ne se priveraient pas d'envoyer un message à travers moi, de me mettre en joue avec leurs armes", assure l'artiste.
"Pour eux je ne suis qu'un corps queer, je ne suis rien, je suis inhumaine. Ils veulent nous supprimer, nous tuer."
DeLovie Kwagala, photographe et militante ougandaiseà franceinfo
"Ils ont encouragé les leaders religieux à partager ce message de haine où il est question de protéger la moralité du pays, s'insurge-t-elle. Ils parlent de moralité pour leurs enfants, mais nous sommes leurs enfants, et nous aussi avons des enfants."
Amnesty International appelle le président ougandais à rejeter la loi
La loi votée par les parlementaires doit encore être validée par le président Yoweri Museveni. Mais ce ne devrait être qu'une formalité tant le chef de l'Etat ougandais est connu pour son homophobie. II
qualifiait encore récemment les homosexuels de "personnes déviantes". Yoweri Museveni avait d'ailleurs déjà essayé de faire promulguer une loi anti-LGBT+, avant qu'elle ne soit annulée pour un vice de procédure en 2014.
Cette loi est une telle atteinte aux libertés fondamentales qu'elle sera difficilement applicable, estime l'ONG Human Rights Watch, mais le mal est fait. La publicité faite autour de cette loi risque de provoquer des violences à l'encontre des personnes LGBT+. Reste à savoir si la communauté internationale va faire pression sur le président ougandais, comme elle l'a déjà fait par le passé. Amnesty International appelle Yoweri Museveni à rejeter ce projet de loi.
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