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Témoignages
"On gagne un peu sur le mois" : avec l'inflation, de nombreuses familles belges font désormais leurs courses en France
Les supermarchés frontaliers du Nord accueille une nouvelle clientèle attirée par des prix plus bas que dans le plat pays. Un tourisme de crise qui commence à inquiéter le secteur du commerce belge.
C'est devenu un nouveau réflexe pour beaucoup de consommateurs belges en pleine inflation : traverser la frontière pour payer moins cher. À Bavay, dans le département du Nord, sur le parking d'un supermarché, à seulement sept kilomètres de la frontière, la moitié des voitures ont des plaques minéralogiques belges, avec leurs inscriptions en rouge sur fond blanc caractéristiques. C'est là que nous avons rencontré Jean-Claude et son épouse Annie au moment de vider leur chariot dans le coffre. Les 20 kilomètres aller-retour sont largement rentabilisés, affirme Jean-Claude : "Les prix sont beaucoup plus élevés en Belgique. Les pack d'eau sont très fortement taxés en Belgique. C'est un cas d'école d'économie."
Pas de bouclier tarifaire en Belgique
À quelques kilomètres près, on peut effectivement acheter trois packs d'eau pour le prix d'un. Et c'est comme ça pour tout l'alimentaire constate Elodie qui épluche son long ticket de caisse. Montant en France : 147 euros. Alors que si elle avait acheté la même chose en Belgique, la facture serait "au moins à 20, 30 euros en plus". "J'ai acheté de la viande, de la crème fraîche, de la salade, de la litière pour chat..."
"La Belgique est très chère pour le chauffage, les taxes et en venant ici on gagne un peu sur le mois".
Elodie, cliente belge d'un supermarché de Bavay (Nord)à franceinfo
Ce tourisme de crise pourrait se poursuivre car cette différence de prix entre les deux pays ne devrait pas s'estomper dans les prochains mois. L'hiver arrive et faute de bouclier tarifaire en Belgique, la facture d'électricité et de gaz va encore augmenter alors qu'elle a déjà plus que doublé en un an. Le balais des automobilistes belges sur les parkings des supermarchés français risque donc de se poursuivre.
Évidemment, cela inquiète les supermarchés frontaliers côté belge. Comeos, la fédération du commerce, craint un effondrement du secteur dans toute la zone frontalière avec des magasins qui se vident. Elle demande au gouvernement belge de prendre des mesures urgentes pour baisser la fiscalité ou les charges salariales qui touchent les entreprises. Pour le moment, elle n'a pas été entendue.
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