Cet article date de plus d'un an.

Vers la fin de la consommation de viande de chien en Corée du Sud

De moins en moins de Sud-Coréens mangent du chien et la consommation de cette viande pourrait être interdite prochainement. Les éleveurs dénoncent une discrimination.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des chiens élevés pour leur viande en Corée du Sud. Ils ont été secourus par l'ONG Humane society international en 2019. (JUNG YEON-JE / AFP)

À environ deux heures au sud de la capitale sud-coréenne, Séoul, plus de 200 chiens étaient élevés dans une petite ferme afin d’être vendus à des restaurants. Sous l’impulsion de l’association Humane Society International, les animaux ont été sauvés et envoyés aux États-Unis ou au Canada pour être adoptés. "C’est un élevage de chien typique en Corée du Sud, explique Lee Sangkyung  qui dirige le programme coréen de l’ONG. Les chiens dans ces exploitations sont nourris par les restes de déchets alimentaires humains de restaurant".

 

 

"Les chiens dans des fermes comme celle-ci naissent ici, accouchent ici, et restent généralement moins d’un an. Certains sont forcés de se reproduire pour fournir leurs petits à l’industrie", poursuit Lee Sangkyung. Chaque année, 400 000 chiens sont mangés en Corée du Sud, notamment durant les jours les plus chauds.

 

"Les gens en Corée du Sud ont encore cette fausse perception que la viande de chien augmente l’endurance, donc il y a encore des restaurants locaux qui en servent."

Lee Sangkyung, Humane Society International

à franceinfo

Pour sauver les animaux, les membres de l’ONG doivent rentrer les cages, scanner la puce qu’ils ont installées et convaincre les chiens, souvent craintifs et méfiants, de rentrer dans une caisse de voyage. Les animaux n’ont pas l’habitude du contact avec les humains car ils sont restés trop longtemps serrés, à trois ou quatre dans des cages aux barreaux rouillés, et dont le sol est formé d’excréments solidifiés. 

Une industrie "mourante"

Le propriétaire, âgé de 73 ans, a décidé de mettre fin à son activité, car sa profession est de plus en plus décriée dans le pays. Des députés des deux camps se sont prononcés en faveur de l’interdiction de la consommation de viande de chien alors que le rapport à l'animal a évolué dans le pays. Le nombre d’animaux de compagnie montant en flèche. "Je suis éleveur de chiens depuis 30 ans, mais cela fait environ deux ou trois ans que j’ai cette idée de fermer mon exploitation, notamment parce que j’ai plus de 70 ans et que ma santé n’est pas bonne, explique M. Yang. J'ai obtenu tous les permis, je fais cette activité depuis très longtemps, mais au fil des années, la situation s’est dégradée et je pense que maintenant cette industrie est mourante. Les groupes de protection des animaux portent plainte, prennent des photos, continuent sans cesse de nous critiquer. Les autorités locales viennent nous surveiller. Il y a une telle pression désormais que c’est quasiment impossible pour quelqu'un de seul et d’impuissant de tenir ce genre d’exploitation." 

>> L'abattage de chiens et de chats est déjà interdit depuis 2018 en Corée du Sud sous l'impulsion du président Moon Jae-in 

L’ONG va l’accompagner financièrement dans sa nouvelle activité. Il envisage désormais de faire pousser des légumes et a signé un contrat l’interdisant à tout commerce impliquant des animaux durant 20 ans. Cette aide à la reconversion est une des pistes étudiées par les autorités pour essayer de garantir un avenir aux éleveurs des plus de 1 000 exploitations à travers le pays. Ces dernières semaines, ces derniers ont organisé des manifestations pour s’opposer à l’interdiction de la consommation de viande de chien, une mesure qu’ils jugent discriminatoire mais qui semble soutenue par une majorité de Sud-Coréens.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.