Cet article date de plus de cinq ans.

En route vers Paris 2024. Au cœur de la cellule de "réathlétisation"

Cécilia Berder, membre de l’équipe de France d’escrime, revisite l’actualité olympique en vue des Jeux de Paris en 2024.

Article rédigé par franceinfo, Cécilia Berder
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La cellule de réathlétisation au coeur du vélodrome de l'INSEP (institut national du sport de l'expertise et de la performance) (CECILIA BERDER / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"En Route vers Paris 2024" met en lumière cette semaine un lieu au nom très scientifique, la cellule de réathlétisation de l’INSEP (institut national du sport de l’expertise et de la performance).

Un nom presque mystérieux mais en tant que sportif, on n'a pas forcément envie d'y mettre les pieds, car passer par cette case est souvent synonyme de blessure. Cette cellule est au cœur du vélodrome de l'INSEP. Cela ressemble à une grande garderie pour ceux qui aiment le sport.

On y trouve des appareils de musculation en tout genre, des ballons de toutes les tailles, des tapis de gym de toutes les épaisseurs, des slacklines (des sangles élastiques très tendues sur lesquelles on doit marcher et rester en équilibre). Il y aussi un tatami de judo, un coin gazon avec de l'herbe synthétique et des canapés pour discuter et partager un café.  

Une cellule de réathlétisation ultra équipée (CB)

Trois responsables s'occupent des athlètes. Enguerrand Aucher, l’un des cadres nous décrit les missions principales de ce lieu :

"Notre première mission est de savoir pourquoi l’athlète est envoyé à la cellule de réathlétisation. On rencontre différents profils : des sportifs blessés que les médecins nous envoient pour travailler sur la blessure car celle-ci est suffisamment rétablie pour retravailler dessus ou des sportifs blessés sur lesquels on ne va pas pouvoir du tout toucher au traumatisme mais on va s’occuper de tout ce qu’il y a autour. L'objectif est de maintenir ses qualités physiques pour que, lors du retour dans son pôle, il ait le moins perdu possible, voire gagné en compétences sur certains de ses déficits. On a aussi beaucoup de sportifs en prévention des blessures, soit des anciens blessés, soit des sportifs qui cherchent à combler des déficits physiques pour éviter un accident."  

La blessure, la hantise du sportif 

La blessure est inévitable dans le monde du sport. Certains kinés pour nous remonter le moral nous disent lors d'une période de convalescence : "Ne t’inquiète pas tu es en avance sur les autres", sous-entendu tous les sportifs vont se blesser...  

Ce lieu permet de comprendre que l'athlète n’est pas tout seul lors d’une période de guérison. Imaginez un judoka de plus de 100 kg sur la presse à côté d'une gymnaste aux développés couchés ou d'une épéiste sur une échelle de rythme... Cela créé une certaine harmonie.

Des appareils de musculation en tout genre pour s'adapter au gabarit de chaque sportif (CB)

Évidemment, les gabarits sont différents, les maux sont différents, mais la tristesse de ne pas pouvoir pratiquer leur sport est la même. Une des missions des responsables de la cellule consiste ainsi à apporter un soutien psychologique, une oreille bienveillante pour des athlètes qui peuvent parfois trouver les décisions médicales un peu floues.

Surtout, les sportifs sont en attente de réponses ultra personnalisées comme nous l'explique Enguerrand Aucher :

"On doit gérer l’aspect mental. Certains sportifs sont blessés depuis longtemps ou ils se re-blessent souvent. Au bout d’un moment cela pèse dans l'esprit. C’est aussi notre rôle d’échanger avec les athlètes, de prendre un temps au-delà du terrain pour discuter dans les canapés de ce qui se passe dans leurs têtes, où ils en sont d’un point de vue psychologique et de pouvoir les remettre sur le droit chemin en prenant des décisions cohérentes en fonction de leurs propres projets. C'est à l'athlète de piloter, on est là pour les accompagner au maximum dans leur projet de carrière."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.