Cet article date de plus de cinq ans.

En route vers Paris 2024. C'est la rentrée

Cécilia Berder, membre de l’équipe de France d’escrime, nous fait vivre de l’intérieur le quotidien d’un sportif de haut niveau.

Article rédigé par franceinfo, Cécilia Berder
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
L'équipe de France féminine (de gauche à droite : Margaux Rifkiss, Manon Brunet, Cécilia Berder, Sarah Noutcha), pose avec sa médaille d'or à la coupe du monde de de sabre en équipe, le 26 janvier 2019 à Salt Lake City aux Etats-Unis. (GETTY IMAGES)

L’heure de la rentrée a sonné pour bon nombre d’entre nous. Pour mon équipe, pas de centaines de mails à déplier, ni de cartables à acheter. On doit simplement s’équiper d’une bonne paire de baskets et de son troisième poumon. Car notre rentrée se fait sous le signe de la préparation physique. Au programme : footing, vélo, musculation, circuit training. C’est en moyenne quatre à cinq heures de sport par jour du lundi au vendredi.

"Se faire une caisse" : travailler l'endurance pour durer

Dans le jargon sportif on appelle cela "se faire une caisse", rien à voir avec l’expression "prendre une caisse" qui serait contre-productif… Se faire "une caisse physique", c'est travailler sur notre endurance pour durer sur la saison et éviter les blessures. Après cette période, on pourra reprendre les armes pour affûter la technique.

Mais pour l'instant, la priorité reste d’affûter notre corps. Après quasiment un mois de vacances, tout le monde a un état de forme un peu différent. C'est comme lorsque vous retrouvez vos collègues à la rentrée, certains reviennent plus ou moins bien reposés. Dans mon groupe, c’est la même chose : entre ceux qui n'ont pas arrêté le sport et ceux qui ont profité des joies de l'été, les corps sont différents pour commencer la saison.  

Une saison olympique  

Pour l’instant, le seul objectif de ce début de saison est de ne pas terminer dernière au footing de la rentrée. Car le premier footing ne ment pas. On essaie dans un premier temps de se raconter nos vacances pour prolonger "la dolce vita" de l’été mais très rapidement l’intensité augmente et l’ambiance de l’été s’essouffle au fur et à mesure des kilomètres. Même si certains d’entre nous y laisseront quelques plumes, le plaisir de se retrouver reste intact et la fraîcheur et la motivation des entraîneurs sont souvent surprenantes.

En ce qui concerne la vraie compétition, le circuit de coupes du monde reprend en novembre. Avec son lot de joies, de stress, de désillusions et de succès. Évidemment lors des saisons olympiques, les projecteurs sont davantage braqués sur les sports confidentiels qui ne vivent qu’à travers les Jeux.

Qualifier l’équipe et gagner sa place

Pour qualifier notre équipe au plus grand événement planétaire sportif, les JO, la route est encore longue. Il nous reste quatre épreuves de Coupe du monde. Les compétitions sélectives ont commencé en mai 2019 et se termineront en mai 2020. A la fin de cette période d’un an, pour valider son ticket olympique, l'équipe doit être dans le top 4 au classement mondial.  

Si ce n'est pas le cas, c'est un pays par continent qui est repêché. L'Europe reste un continent très dense. Pour éviter tous les calculs qui peuvent faire mal à la tête ou pour éviter de regarder en pleine compétition le parcours de nos voisins européens, on vise les premières places mondiales. Aujourd'hui, on est première mais il reste du chemin, je le répète, encore 4 épreuves.  

Si le quota olympique est validé, cela débloque automatiquement trois places individuelles pour des tireuses françaises. On est une vingtaine sur une saison à postuler. Chacune d’entre nous durant la saison doit gagner sa place et faire ses preuves sur les compétitions internationales. Et pour le coup, c'est un combat à armes égales : un sabre, un masque, une tenue, un arbitre et le combat est lancé !

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.