En route vers Paris 2024. L'eau libre, un sport de combat
Cécilia Berder, membre de l’équipe de France d’escrime, revisite l’actualité olympique en vue des Jeux de Paris en 2024.
A l’occasion des championnats de France d’eau libre du 23 au 26 mai à Brive La Gaillarde, En Route vers Paris 2024 nous invite à aligner les longueurs et sortir les gants de boxe.
L'eau libre peut s’apparenter à un véritable sport de combat. Un sport de combat contre soi déjà, pour supporter à l’entrainement, les 20 km quotidiens de nage en moyenne. Chaque jour, l’athlète doit répéter inlassablement en piscine ces très longues distances. Pour espèrer toucher le ponton final en premier, le nageur devra être capable, dans son quotidien, d'endurer dans l'eau plus longtemps que ses adversaires.
S’adapter en permanence
Le deuxième combat pour tout nageur d’eau libre est de faire face aux conditions extérieures. S'adapter en permanence, c'est peut-être ce qui résume le mieux l'eau libre. Le nageur doit s'adapter au lieu de la compétition et aux conditions météo.
La référence tricolore et championne du monde, Aurélie Muller, avait d'ailleurs pratiqué des sessions d’entraînement pour lutter contre son mal de mer qui pouvait arriver lorsque les conditions devenaient trop difficiles. Elle nous immerge dans une course d'eau libre : "On regarde la météo auparavant, on repère les lieux. Mais le jour J, on n’est jamais sûr de ce qu’on va avoir. Par exemple aux Jeux de Rio, je m’étais préparée au froid et aux vagues car un an auparavant au test event, il faisait froid et il y avait deux mètres de vagues. Mais aux Jeux finalement, c’était plat et il y avait un grand soleil. Il faut tout le temps s’adapter à l’environnement car ce n’est pas l’environnement qui va s’adapter à nous."
Plus original, le nageur d'eau libre doit aussi s'adapter au règne animal."Les animaux font partie de la course. Quand on passe le banc de méduses, ce n'est pas agréable mais c'est pareil pour tout le monde. Il faut faire face aux piqures et passer au dessus, essayer d'oublier même si ça pique un peu. Après il y a d'autres choses plus agréables, comme quand on croise les tortues..." sourit la nageuse.
S'imposer face à l'adversité
Se lancer dans l’aventure de l’eau libre, c’est aussi prendre conscience que durant la course, vous n’êtes pas seul. Tout le monde veut arriver le premier quitte à jouer des coudes. Sur le ponton de départ aux championnats du monde, ils sont 50 nageurs à vouloir aller au même endroit.
Le règlement impose désormais les ongles coupés. Cela évite les combinaisons déchirées. Mais les nageurs continuent malgré tout de prendre des coups comme nous l'explique Aurélie Muller : "Le départ est compliqué, il ne faut surtout pas se blesser. Mais bon il y a des coups qui se perdent forcément. Lors du passage de la bouée, c’est pareil. Tout le monde veut passer au même moment au même endroit. Ce n’est pas facile. Parfois nous sommes complètement à l’arrêt, des coups de ciseaux se perdent, les lunettes, le bonnet peuvent s’arracher… Mais ça fait partie de notre course et ce sont les aléas de notre discipline."
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