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En route vers Paris 2024. Le taekwondo, source d'inspiration

Cécilia Berder, membre de l’équipe de France d’escrime, est en pleine sélection pour les JO de Tokyo, des Jeux aujourd'hui reportés, en principe, à cette année 2021. Elle nous fait vivre de l’intérieur le quotidien d’un athlète de haut niveau.

Article rédigé par franceinfo, Cécilia Berder
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Séance d'entraînement à l'INSEP pour l'équipe de France de taekwondo (CECILIA BERDER / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Pour trouver l'inspiration, il suffit parfois de monter quelques marches. A l'INSEP, au-dessus de ma tête, au deuxième étage, s'entraîne l'équipe de France de taekwondo. Certains appellent ce sport, l'escrime des jambes car, pour ces combattants, leur arme n'est pas un sabre mais leurs jambes et leurs coups pieds dévastateurs.

Cultiver l'esprit félin

J'adore jeter un œil dans leur salle car tout y est inspirant. Leurs pieds, à l'image des félins, caressent le sol, se font discrets, sont capables en un bond d'aller devant, derrière, et jaillissent au moment où on s'y attend le moins. Leur haut du corps aussi en impose. Il est fait de légèreté, de souplesse. Il enchaîne les feintes comme un boxeur et dégage une vraie puissance avec leurs deux poings serrés.

Enfin leur tête. Haute, grande. Elle domine l'échange comme une tour de contrôle. Elle mime parfois la décontraction, mais l'athlète sait bien où il positionne sa tête, car ça reste une cible privilégié pour l'adversaire. Si vous touchez la tête adverse vous marquez trois points. Cinq points si c'est un coup de pied retourné. Donc, les taekwondoistes ont toutes les raisons de garder leur tour de contrôle à l'abri.

Au taekwondo chaque mouvement est accompagné d'un cri

Passer pour la première fois devant une salle de taekwondo peut surprendre. La curiosité pousse souvent à aller voir d'où proviennent ces cris. Ce cri vient de l'intérieur de l'athlète. Il prend naissance au niveau du ventre. On appelle cela un kiap et chaque athlète a son propre kiap. Il faut vraiment voir ce cri comme une respiration. Les athlètes sont capables au moment le plus fatidique de libérer leur diaphragme. Évidemment, ça aussi, ça inspire.

Le taekwondo reste un sport de combat

Les athlètes prennent des coups de pieds dans la tête durant toute la séance. Mais là où certains peuvent voir de la brutalité, j'y vois de la précision, de la fluidité, même de la douceur.

La semaine dernière, lors de mon passage dans leur salle, on sentait monter l'intensité au fur et à mesure. Au début, les coups ressemblaient à de simples touches, puis c'est devenu de plus en plus précis, de plus en plus appuyé, de plus en plus explosif. Pourtant la fluidité, le relâchement, la douceur des pieds étaient toujours au rendez-vous.

Une autre source d'inspiration dans ce sport repose sur la complicité entre les combattants. Du fait de leur équipement assez lourd, ils s'entraident à tour de rôle pour attacher le casque ou serrer le plastron. Mais surtout ils échangent beaucoup sur des points techniques. Dans leur propre lexique.

Difficile de tout comprendre avec des termes souvent inspirés de la culture sud-coréenne. Mais ils échangent pour progresser ensemble. Car oui, pour faire un beau combat il faut être deux, et lors de ma visite, l'équipe de France de taekwondo me l'a bien montré.

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