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En route vers Paris 2024. Les mamans olympiennes

Cécilia Berder, membre de l’équipe de France d’escrime, revisite l’actualité olympique en vue des Jeux de Paris en 2024. 

Article rédigé par franceinfo, Cécilia Berder
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Charline Picon sur le point de gagner la médaille d'or dans sa catégorie aux JO de Rio de Janeiro le 14 août 2016. (MAXPPP / EPA)

Le sportif de haut niveau est réputé pour avoir un agenda bien rempli. Certaines athlètes se rajoutent le magnifique défi de devenir parent durant leur carrière. Dans ma discipline, elles sont de plus en plus nombreuses à porter cette double casquette. Lors de leur retour à la compétition, ces athlètes attisent toutes les curiosités.

Un retour souvent soldé par de très belles performances

Comme si grâce à leur nouvelle vie, elles dégageaient un réel détachement, une nouvelle aura. Ces mères de famille marchent sur l'eau comme si elles avaient compris que l'essentiel pouvait être ailleurs.

Si ce nouveau statut change le comportement de ces sportives, cela change aussi leur emploi du temps. Entre celles qui allaitent entre deux matchs ou celles qui en plein stage d’entraînement filent appeler leur enfant avant l'heure de la sieste, cela requière une certaine organisation comme nous l'explique Caroline Angelini, l'attachée de presse de quatre mamans olympiennes (l'athlète Mélina Robert Michon, la handballeuse Laura Glauser, la véliplanchiste Charline Picon et la boxeuse Sarah Ourahmoune). 

"Elles gèrent avec beaucoup de pragmatisme mais aussi beaucoup d'envie car ces maternités ont été des choix. Des vrais choix qui sont intégrés dans un projet sportif mais aussi un projet familial.

Pour ces quatre jeunes femmes, il est sûr que ce sont des choses qu'elles ont pensées, anticipées

Elles ont posé les questions, prévenu, organisé. Je crois qu'effectivement, quand on veut continuer à être au plus haut niveau et en même temps pouponner, cela demande forcément de la préparation et de l'organisation."

Soutenir le retour au plus haut niveau

Pour permettre à ces sportives de revenir dans les meilleures conditions après une grossesse, la clé réside souvent dans un accompagnement ultra personnalisé. Comme il n'y a pas une grossesse identique, il n'y a pas une maman sportive identique. Les réponses ne vont pas être les mêmes, si l'athlète pratique un sport individuel ou un sport d'équipe, ou si sa fédération est plus ou moins sensible à ce sujet, si son club bénéficie ou non d'une structure professionnelle ou si la relation avec ses entraîneurs est fluide...  

Toutes les situations sont différentes. Une chose semble évidente : devenir parent bouscule le quotidien et la routine bien huilée d'un sportif de haut niveau ; à la différence près : les femmes doivent mettre leur carrière entre parenthèses plus longtemps que les hommes.

L'ancienne numéro 1 mondiale de tennis Serena Williams avait d'ailleurs plaidé pour un classement protégé en cas de maternité. Après sa grossesse, elle était tombée au-delà de la 400e place mondiale.

Il y a encore des progrès possibles

Notamment dans la préparation physique, pour apprendre à reconstruire un corps prêt à encaisser le stress et l’âpreté de la compétition. Mais pour Caroline Angelini, la situation s'améliore :

"Cela évolue car on en parle. C'est resté très longtemps un sujet tabou ou alors ça paraissaît totalement exceptionnel ou incroyable. Mais évidemment une maternité, c'est une tempête, c'est un tsunami dans la tête, dans le cœur, dans le corps. Le fait justement de travailler sur la médiatisation de ces maternités, c'est aussi une façon de militer".

Oui parlons-en, parlons des championnes mamans. Ça ne doit pas devenir la norme ou la mode, juste quelque chose de possible dans la vie d'une femme

Caroline Angelini

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