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En route vers Paris 2024. Un logiciel pour lutter contre le dopage

Cécilia Berder, membre de l’équipe de France d’escrime, est en pleine sélection pour les JO de Tokyo en 2020. Elle nous fait vivre de l’intérieur le quotidien d’un sportif de haut niveau.

Radio France
Publié
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Panneau indiquant un contrôle antidopage. (SEBASTIEN JARRY / MAXPPP)

Adams, si vous n'êtes pas sportif de haut niveau, reste un mot qui ne vous évoque sûrement pas grand chose, mis à part une sonorité d'un nom de famille digne d'un joli film d'horreur. Mais le logiciel Adams, même s'il peut terroriser certains athlètes, permet avant tout de se géolocaliser pour répondre à d'éventuels contrôles antidopage.

La règle du jeu est simple

Tous les athlètes, inscrits sur ce logiciel, à la demande de leur fédération nationale ou internationale, doivent indiquer, chaque jour de l'année, un créneau d'une heure où il est entièrement disponible pour un contrôle éventuel (prise de sang et/ou prélèvement urine).

Si un contrôleur se déplace mais que le sportif ne peut se rendre au rendez vous durant ce créneau horaire, il se voit infliger un "no-show". Au bout de trois manquements, l'athlète passera en conseil de discipline au même titre qu'un athlète dopé.

Chaque sportif a sa propre façon de gérer son "agenda Adams". Certains visitent quotidiennement le site pour s'assurer d'être à jour. D'autres remplissent le trimestre à l'avance et sont moins rigoureux à des changements éventuels. Enfin, une petite catégorie d'athlètes délèguent cela à un tiers car cela représente une mission trop lourde à gérer dans leur quotidien.

Un devoir d'exemplarité

Un oubli peut très vite arriver. Prenons un exemple classique. On est nombreux à placer notre créneau de contrôle à 6h du matin à notre domicile, car c'est à ce moment de la journée où on a le plus de chance d'avoir un emploi du temps classique. Si, un soir de la semaine, vous passez un bon moment chez des proches et que vous faites le choix de rester dormir, il vous faudra penser dans la soirée à mettre à jour vos données dans le logiciel, pour éviter "le no show du lendemain matin."

Mais je pars du principe que remplir un tel logiciel fait partie de nos missions. Il y a un vrai devoir d'exemplarité. On ne peut pas se plaindre du dopage et être réticent à travailler avec ce genre de logiciel. C'est aux athlètes de se rendre disponible en tout temps pour répondre à d'éventuels contrôles. Cette transparence facilite le travail des agences de lutte antidopage et permet de tendre vers un sport plus propre.

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