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En route vers Paris 2024. Une épée de champion du monde

Cécilia Berder, membre de l’équipe de France d’escrime, revisite l’actualité olympique en vue des Jeux de Paris en 2024. 

Article rédigé par franceinfo, Cécilia Berder
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Yannick Borel, épéiste français, célèbre son titre mondial, aux championnats du monde d'escrime, à Wuxi, en Chine, le 23 juillet 2018. (MAXPPP)

À l'occasion de la coupe du monde d'épée à Paris Coubertin, les 18 et 19 mai (le challenge Sncf réseau), En route vers Paris 2024 vous invite à devenir de vrais épéistes.

Côté règles, l'épée reste la discipline de l'escrime la plus simple à comprendre

Vous pouvez toucher votre adversaire avec la pointe de votre arme sur toutes les parties du corps adverse, de la tête au pied. Si vous touchez votre adversaire, vous marquez un point. Si les deux combattants se touchent en même temps, c'est un point chacun. Le premier tireur qui arrive à 15 points remporte le match.

Pour devenir un bon épéiste, il sera facile de s’inspirer de très grands champions tricolores

L’épée, arme imprégnée de la culture française, déroule une longue liste de champions du monde et champions olympiques français avec, entre autres, Philippe Boisse, Éric Srecki, Fabrice Jeannet, Laura Flessel, Philippe Riboud, Hugues Obry, Maureen Nisima, Ulrich Robeiri, Yannick Borel…

Au niveau de votre préparation mentale, il vous faudra faire preuve d'une grande patience et devenir un fin stratège. Si, à première vue, la discipline paraît simple car on peut toucher son adversaire partout, il est aisé de comprendre qu’il peut vous toucher aussi facilement. À vous de trouver l'équilibre entre prudence et explosivité.  

Cette patience se ressent jusque dans la préparation de leurs armes

Aspect plus technique de la discipline, les épéistes passent de nombreuses heures à préparer leurs armes. Entre la préparation de la lame à laquelle il faut coller un fil conducteur qui permettra de faire fonctionner l'arme et la préparation de la tête de pointe (le bouton poussoir au bout de la lame qui permet avec un système de ressort de valider un point lorsque l'on touche son adversaire), il faut être très minutieux.

Le champion du monde et champion d’Europe tricolore Yannick Borel nous immerge dans la préparation de ses épées. "J’ai déjà passé une heure uniquement sur la tête de pointe. C’est très précis et exigeant. Ça demande beaucoup de temps, donc en général je mets mes écouteurs et je fais mon épée. En compétition, il faut aller très vite mais la veille, je prends au moins deux bonnes heures pour faire mes épées. J’en ai quatre. Si ça prend plus de temps… il faut bien que j’y sois."

À chacun sa spécificité

Lors de grands championnats, les escrimeurs peuvent compter sur le soutien d'un armurier. Son rôle consiste à préparer les armes en fonction des affinités et spécificités des tireurs. "On prend le temps avec l'armurier d'expliquer nos besoins. Ils ont une vraie connaissance de l'escrime, donc c'est facile de se comprendre", explique le numéro un mondial. Malgré cette préparation minutieuse, le problème technique peut arriver en compétition : " Si je n'ai pas confiance dans mon épée, si je sens qu’elle n’allume pas, dès que j’ai un doute, même à 1-0, je la change tout de suite."

Pour le choix de votre arme, tout dépendra de votre sensibilité.  Si vous aimez ressentir de la maîtrise, de la force, vous allez choisir une épée avec une poignée crosse, comme si vous teniez un pistolet. Si vous cherchez à avoir une grande allonge, vous allez opter pour une poignée droite. 

Si vous voulez celle de Yannick Borel, suivez le guide: "une épée a différentes orientations en fonction des affinités et de la façon dont on tire. Donc je ne peux pas prendre l’épée de n’importe qui et tirer avec, c’est très personnel. Mon épée a une lame dur, pas trop lourde. Je ne plie pas la lame, j’aime bien qu’elle soit toute droite. Les autres disent que c’est un bâton, mais mon bâton me va très bien. Si vous la tenez, vous ressentirez beaucoup de puissance (rires)..."

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