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En un mot. La place rouge comme un ballon rond, le guide Nathalie porté disparu

Le mot de l'actu du jour est : Russie. Cela n'aura échappé à personne. Surtout pas à Nathalie Bourrus.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La fan-zone de Moscou (Russie), le 14 juin 2018, lors de la cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde. (MAXIM ZMEYEV / AFP)

Russie. Mot qui vient du mot Rus, désignant ceux qui ont conquis les territoires occupés par les slaves du nord, au Xe siècle. Cette Russie, aujourd’hui, terre de football.

Franchement, je ne sais pas, il y a un truc qui cloche. Les Russes et le football, ça ne colle pas du tout. D’ailleurs, outre la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde 2018, qui vient d’avoir lieu (très kitsch), il fallait voir la place rouge jeudi 14 juin. Envahie par des supporters. Étrange image. Et je ne peux m’empêcher de chanter : "Devant moi, marchait Nathalie … Il avait un joli nom, mon guide… Nathalie".

Depuis ce jeudi matin, la fameuse place est rouge de bombes taggantes. Pas blanche de neige du tout. Plutôt noire de monde. Qui sait où se trouve le tombeau de Lénine ? Où se niche le café Pouchkine ? Sur les images, j’ai plutôt vu des Colombiens sous acide. Ou des tambours tunisiens en pleine excitation. Ca rigolait, ça sautait, ça craint, tout à l’heure sur la place rouge. On entendait le hurlement de klaxons bizarres. Le son aigu des flûtes péruviennes. Le tout parsemé de perruques vertes. Une vraie cour de récré. Le guide, lui, était sans doute ivre, bourré. Ou occupé à faire des paris de footeux, plutôt que de raconter la grande histoire de la Russie.

Mais où es-tu Nathalie, avec tes cheveux blonds ? Dans ta chambre, à l’université ? Ah non. Ca, ça ne va pas l’faire. Car : "Les femmes russes ne doivent pas coucher avec des supporteurs étrangers venus en Russie pour le Mondial 2018". Niet. "Au risque de devenir des mères célibataires". Ce n’est pas moi qui le dis. C’est une responsable parlementaire russe. "L’arrivée de centaines de milliers d’étrangers en Russie signifie qu'il y aura des femmes qui sortiront avec eux, et qui donneront naissance à des enfants." Ce sont les mots (sans rire) de la députée de la Douma chargée de la famille, des femmes et des enfants (âgée de 70 ans, je précise). Donc : niet ! pas coucher hein. Danser sur place rouge, faire fête oui. Mais pas coucher. Donc, Nathalie, tu restes dans ta chambre d’université. Et surtout, surtout, tu lâches les touristes. Pas de guide gentil. Tu laisses les Péruviens, les Espagnols, les Boliviens, les petits Français, claquer leur salaire allègrement, pour le bien des caisses de Vladimir Poutine. Allez, sortez les vuvuzelas. Là bas, ce sont des cuillères en bois ou en plastique : ca fait un bruit horrible.

En un mot : qu’il est loin le guide de Gilbert Becaud… "Sur la place rouge, il y avait des papiers gras, des perruques rouges et jaunes, et aussi des gens qui vomissaient… Nathalie".            

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