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En un mot. Le Liban, pays de miel et de guerres

Le mot de l'actu du jour est Liban. Cela n'aura échappé à personne. Surtout pas à Nathalie Bourrus.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une fête foraine à Beyrouth (Liban). (SPENCER PLATT / GETTY IMAGES EUROPE)

La tension monte au Proche-Orient. Le Premier ministre libanais Saad Hariri a démissionné le 4 novembre, depuis l'Arabie saoudite. La France va l'accueillir, annonce faite jeudi 16. Le mot du jour est donc : Liban. Mot qui vient de la racine sémitique ibn, qui signifie "lait" ou "blanc". C’est une référence à la neige, qui recouvre les montagnes du Liban, en hiver. Autre origine : le mot louban, un arbre des montagnes, avec ses fleurs blanches au parfum unique.

Unique est le Liban. Incroyable terre d’Orient, où le jasmin côtoie les épines. Où le divin poète côtoie le guerrier à jamais inassouvi. La France aime le Liban. La France a toujours adoré le miel libanais. D’ailleurs, tout le monde aime le miel du Liban. Surtout s’il enrobe délicieusement quelques liasses de bons dollars.

Chacun sa montagne, chacun sa famille

Dès l’époque phénicienne, le Liban deviendra un carrefour, une plateforme commerciale extraordinaire. Tout le monde cohabite, toutes confessions, pourvu que ça brasse du billet. On surnomme le Liban la Suisse du Proche-Orient. On se presse dans les réceptions données par de richissime libanais, ou venus du Golfe persique. C’est la fête au pays du Levant, pourvus que les coffre-fort soient pleins.

La particularité du Liban, sa profonde singularité, c’est cette incroyable juxtaposition de confessions. Mais, je n’ai pas dit "mélange". Et c’est là, entre autres, que le bât blesse. Au Liban, on ne se mélange pas. Les torchons, les serviettes, sont bien séparés. Chacun sa montagne, chacun sa famille, chacun sa lignée, chacun sa kalach. Pourvu que les portefeuilles soient pleins.

Un jour, ils ont été trop pleins pour certains… trop vides pour les autres… et on s’est davantage servi de Dieu que de son compte en banque. Les guerres ont dévasté ce petit pays, devenu le terrain de jeu des rapaces du coin … et des Occidentaux. Pauvre Liban…

Saad Hariri, démissionnaire, est donc en Arabie Saoudite. Retenu ? Otage ? Libre ? On l’ignore. L’Arabie saoudite semble mener la danse, afin de combattre l’Iran et le Hezbollah libanais. Et la France, qui fonda le Grand Liban en 1920, va accueillir M. Hariri à Paris.

En un mot : au Liban, petit pays de lait et de miel (ou j’ai vécu)… Petit confetti inféodé à ses entourages… là-bas, tout bouge, mais en fait rien ne change.                      

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