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Expliquez-nous … Kobané

La bataille de Kobané se poursuit dans le nord de la Syrie entre les jihadistes de Daech et les combattants kurdes. Que représente cette ville ? Réponse ici.
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Un char turc sur les hauteurs de Kobané le 8 octobre 2014©MAXPPP)

Pour commencer, Kobané a un autre nom : Aïn al-Arab en arabe. Cette ville du nord de la Syrie est collée à la frontière avec la Turquie. Il y a environ 70.000 habitants à Kobané qui est la 3ème ville kurde de Syrie.

Kobané pour Daech  

La ville est un point de passage routier entre la Syrie et la Turquie. Avec la prise de cette ville, Daech peut posséder un point de passage supplémentaire avec la Turquie pour poursuivre  son trafic de carburant par exemple.

Mais surtout, avec Kobané l'Etat Islamique contrôlerait la route qui longe la frontière avec la Turquie sur 200 kilomètres de part et d'autre de Kobané. Et plus au sud, ça permettrait aussi à Daech de sécuriser une route entre son fief de Raqqa (à l'est) et Alep (à l'ouest).

Kobané pour les kurdes

A l'inverse, coté Kurde la perte de Kobané serait un coup dur. Elle  mettrait fin à l'espoir des kurdes de Syrie de constituer un territoire autonome, comme il en existe au Nord de l'Irak. Il faut savoir que 360 villages kurdes autour de Kobané sont tombés aux mains de l'Etat Islamique.

Rôle de la Turquie

Juste en face de Kobané, en territoire turc se trouvent des chars d'assaut qui ne tirent pas en direction de Daech. Pourquoi ?

Il faut se souvenir que la Turquie a sur son sol la majorité des kurdes du Moyen-Orient, entre 12 et 15 millions de personnes. Ces populations ont été réprimées pendant des dizaines d'années sans compter la longue guérilla entre l'armée turque et le PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan.

 

Donc, les Turcs sont réticents à l'idée de défendre les kurdes de Syrie car ils ne veulent pas que ceux-ci constituent un territoire autonome tout près de leur pays. La Turquie craint une contamination des revendications kurdes sur son sol.  Rappelons que pour les dirigeants turcs, "l'Etat Islamique et le PKK, c'est la même chose".

  (Kobané©Idé)

 

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