Expliquez-nous... La mobilisation contre la hausse des prix des carburants ailleurs en Europe
Alors que le mouvement des "gilets jaunes" se prolonge en France, des actions similaires ont lieu en Belgique et en Bulgarie. Focus de franceinfo sur ces mobilisations, aux racines très similaires à celles du mouvement français.
En Belgique: des revendications similaires à celles exprimées en France
En Belgique, les actions qui ont eu lieu ce week-end sont nées, comme en France, d'appels, nés sur les réseaux sociaux, à bloquer des autoroutes et des dépôts de carburant.
Dés vendredi dernier, plusieurs dépôts de Wallonie ont été bloqués. Des blocages ont à nouveau eu lieu ce week-end et ce matin.
Les revendications sont similaires à celles exprimées en France: protestations contre la hausse du prix des carburants, contre la part des taxes (en Belgique, comme en France et dans la quasi totalité des pays de l'Union Européenne, la part des taxes représente plus de la moitié du prix final), contre la volonté affichée par le gouvernement belge, ces dernières années, de réduire le nombre de véhicules diesel et faire évoluer la taxation du carburant en conséquence. La mobilisation porte plus globalement sur l'amélioration du pouvoir d'achat.
Comme en France, les organisateurs des mouvements se présentaient au départ comme apolitiques. Certains d'entre eux souhaitent désormais créer un parti en vue des législatives en mai prochain. Le but affiché de cette nouvelle formation serait de "porter la voix des citoyens".
En Bulgarie, des manifestations pour le troisième week-end consécutif
Des milliers de manifestants ont le week-end dernier bloqué des autoroutes mais aussi des postes-frontières entre la Bulgarie et la Turquie et la Bulgarie et la Grèce. Les manifestations entendaient là aussi dénoncer la hausse du prix des carburants, la hausse prévue de taxes sur les voitures les plus polluantes et plus globalement le faible niveau de vie dans le pays le plus pauvre de l'Union européenne.
Les manifestations en Bulgarie ont débuté il y a trois semaines. Les Bulgares mettent en avant le fait que les prix des carburants ont augmenté de 5 % depuis août et sont aussi élevés que dans d'autres pays d'Europe (1,15 euro à 1,2 euro le litre d'essence ou de diesel, soit autant qu'en Pologne et quasiment autant qu'en Slovénie, en Autriche et en Espagne, alors que le salaire moyen brut en Bulgarie est de 575 euros par mois).
Le ministre bulgare des finances rétorque que les taxes sur les carburants en Bulgarie sont parmi les plus basses d'Europe. Le constat est juste, mais les taxes représentent tout de même entre 44 et 47 % du prix final.
Pour mesurer l'effort financier que doivent fournir les habitants de chaque pays du monde pour s'approvisionner en carburant, l'agence de presse financière Bloomberg a mis en place un indicateur. Il permet de constater qu'un Bulgare doit dépenser en moyenne 5,5 % de son revenu par jour pour acheter un litre d'essence. Pour un Français, c'est 1,56%. Pour un Belge, 1,35%.
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