Expliquez-nous...la proposition de loi pour accompagner la fin de vie
Cette proposition entend créer de nouveaux droits en faveur des personnes en fin de vie. L'idée, c'est de donner plus de pouvoirs aux malades et sans doute en donner un peu moins aux médecins. On entend souvent cette reflexion de la part des parents ou proches des malades: "ils font ce qu'ils veulent "
Le texte prevoit donc un droit à une "sédation profonde et continue " jusqu'au décès. Ce qui s'accompagnerait obligatoirement d'un arrêt des traitements de maintien en vie : hydratation et alimentation.C'est le point le plus important du texte. En gros jusqu'à maintenant on pouvait laisser mourir un malade, avec ce texte on pourrait le faire mourir. La loi Leonetti interdit depuis 2005 l'acharnement thérapeutique. Ce droit à la "sédation profonde et continue " jusqu'au décès va donc plus loin mais tout en nuance .Néanmoins, c'est cette évolution qui pose un problème de principe aux religions. Cinq des plus hauts dignitaires, chrétien, juif et musulman, ont lancé hier un "appel pour que l'on puisse ne pas décider de donner la mort" . En gros, pour eux une euthanasie déguisée.
Ça signifie quoi exactement "sédation profonde et continue " jusqu'au décès ?
Deux sortes de patients conscients qui en feraient la demande sont concernés : d'abord ceux atteints d'une maladie incurable dont le pronostic vital est engagé à court terme et qui présentent une souffrance qui ne peut pas être soulagée. Et ensuite ceux qui demandent l'arrêt de leur traitement.Très concrètement ensuite, on injecte via une perfusion, un produit qui plonge le patient dans un sommeil profond. On parle de sédation profonde lorsque l’éveil du patient est rendu impossible par la posologie administrée : la quantité de médicaments adminstrés.Son état de conscience est altéré et il ne ressent plus aucune douleur. Il n'est plus hydraté ni alimenté. La mort est précipitée. Mais ce n'est pas un geste létal comme dans le suicide assisté. La mort n'est pas donnée instantanément avec une seringue. Aujourd'hui, la sédation existe déjà. Mais les produits sont souvent administrés à plus petite dose pour laisser la possibilité de revenir en arrière. L'idée est seulement de soulager les souffrances et non de précipiter le décès.
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