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Expliquez-nous... le poids des migrants sur l'échiquier politique de l'UE

En Pologne, la victoire du parti eurosceptique droit et justice, le PiS, illustre une fois encore le poids de la question des réfugiés sur la scène politique européenne. France info dresse l’état des lieux de l’extrême droite et des eurosceptiques dans l’UE.
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Franceinfo (Franceinfo)

La Pologne compte quelques 830.000 ukrainiens venus trouver refuge chez le voisin européen depuis la crise. Le parti de l’ancien chef du gouvernement, Jaroslaw Kaczynski, a donc surfé sur la crainte vis-à-vis des réfugiés et s’est aligné sur les positions de la Hongrie, la Tchéquie, et la Slovaquie, hostile à l’accueil de nouveaux migrants, cette fois en majorité des syriens. En Hongrie, on le sait, le président  conservateur, populiste et nationaliste Victor Orban affiche une politique anti-immigré avec retour des barbelés à la frontière. C’est sur cette terre que prospère le parti d’extrême droite Jobbic, ses uniformes et ses défilés qui rappellent clairement le national-socialisme. Le parti a remporté une élection partielle en avril. Dans la très catholique République Tchèque, le sentiment antimusulman profite au parti Aube de la démocratie directe, qui tient des propos extrémistes et conseille aux citoyens de promener des cochons près des mosquées pour défendre le pays contre les musulmans. En Slovaquie, encore plus catholique, le premier ministre Robert Fico, pourtant de centre droit, s’est refusé à accueillir des migrants autres que catholiques. En Bulgarie, Union nationale Attaque , est la 4ème  force du pays en revanche la nouvelle droite roumaine à plus de mal.

A l’ouest aussi 

Voyez la France, et les sondages qui nous disent qu’un électeur sur trois serait prêt à voter Front national. Prenez l’Allemagne, qui a accueilli les réfugiés à bras ouverts, Pegida, parti d’extrême droite, manifeste de plus belle chaque lundi à Dresde et tente un rapprochement avec les eurosceptiques de Alternatives für Deutschland qui veut sortir de l’Euro. En Autriche, le FPö le parti dirigé autrefois par Jörg Haider, a remporté récemment un tiers des suffrages en Haute Autriche et à la mairie de Vienne. Aux Pays-Bas, le parti de Gert Wilders, le parti pour la liberté, qui dénonce le tsunami de l’asile est presqu’à égalité dans les sondages avec le parti libéral au pouvoir en cas d’élections. En Belgique, même scénario, sondages en hausse pour le Wlaams Belang et son discours anti-réfugiés. En Italie, pays particulièrement touché par l’arrivée de migrants, la Ligue du Nord remonte aussi dans les sondages et taxe l’Europe de laxisme. En Grèce, Aube Dorée bouge encore, même si ses leaders sont en prison. Et en Grande-Bretagne, malgré son échec aux législatives de mai dernier, Ukip ne désarme pas et fait de la crise des migrants un argument pour quitter l’Europe.

Quelques exceptions

Oui, trois petites exceptions dans une tendance quasi générale. Le Parti des Vrais Finlandais est en recul depuis qu’il est au gouvernement et compose avec ses alliés, conservateurs et centristes, le pays accueille 50.000 migrants. En Espagne, et au Portugal, deux pays qui ont vécu sous la dictature, l’extrême droite est quasiment absente. La crise économique et financière à laquelle s’ajoute maintenant la crise des migrants a déclenché une tempête qui secoue très fortement le bateau Europe et fait la part belle au repli sur ses frontières et à la haine de l’autre.

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