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Découvrir Shanghai sur trois roues

Et si le side-car était le meilleur moyen pour s'imprégner de l'ambiance de Shanghai ? Et si ces machines pétaradantes des années 30, bassine accrochée à une moto, héritées de la grande Vadrouille, offraient au visiteur un regard unique sur l'ancienne colonie britannique ?
Article rédigé par Emmanuel Langlois
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Thomas Chabrières en virée en side-car "ces engins font partie de la grande époque de Shanghai" © La Presse)
  (A Shanghai, les side-cars se mélangent aux cyclomoteurs © DR)
FRANÇAIS DU MONDE 08.11.2015 08/11/15 FDM SHANGHAI

Au guidon, Thomas Chabrières, 35 ans, depuis 15 ans en Asie. "J'ai découvert le side-car en arrivant à Pékin, à 19 ans, ça a été un coup de cœur, raconte le Français. Ma mère m'avait interdit d'avoir ne serait-ce qu'une mobylette. Alors arrivé à 10.000 km d'elle, j'ai cherché la plus grosse moto possible ! "

D'autant que ces engins font partie de la grande époque de Shanghai, le plus important patrimoine Art Déco au monde après Miami. "Dans les années 30, c'était une ville d'architectes ! Shanghai a été contrôlée par les Français, puis les Anglais, les Américains avec en plus des influences européennes. Et la beauté du lieu, c'est que personne n'a gagné. Il y a plein de styles différents mélangés." Comme la concession française qui a pour l'instant échappé aux bulldozers, avec ses vieux platanes importés par les Jésuites.

  (Le side-car, meilleure option pour découvrir Shanghai ? © DR)

Thomas a vite eu du succès avec son idée de side-car. Les grandes multinationales lui envoient leurs clients de passage, comme on va à la Tour Eiffel ou à Disney à Paris. Et les articles dans les magazines ont fait décoller son chiffre d'affaires. Les pilotes des motos sont une vingtaine. Ce sont des "Insiders", des expatriés de Shanghai payés à la course. Le Français leur a appris tous les petits trucs et anecdotes pour rendre le tour encore plus vivant. "Quand je les briefe, explique Thomas, je leur dis "Imagine que c'est la première fois que tu vois ta future belle-mère. Tu donnes tout mais tu n'en fais pas trop ." La visite est sur mesure, autour de 115 euros de l'heure. Plusieurs milliers de clients s'y risquent chaque année.   

Et le Français ne s'est pas arrêté là. Thomas Chabrières propose aussi des excursions d'une ou plusieurs semaines dans des coins très reculés de la Chine, en jeep cabriolet, copies russes de copies chinoises des Land Rover qu'on voit dans les safaris en Afrique. Son discours est rôdé : "chez nous, pas de piège à touriste mais de l'authentique", dit-il. Et pour l'exotisme et la bonne conscience, on dort chez les minorités ethniques dans les régions de Xian, au départ de la route de la soie, ou Lijiang. "Un village où personne n'a d'argent, il n'y a pas de pauvres. Ils deviennent pauvres au moment où quelqu'un s'enrichit. On ne veut surtout pas casser cet équilibre, donc on partage nos revenus avec tous les habitants ."

  (A Shanghai, le casque n'est pas obligatoire mais conseillé ! © Katherine Belarmino)

Le commerce dans les gènes

Né en Provence, dans une famille d'anciens soyeux de Lyon, marié, sans enfant, Thomas Chabrières n'est pas là par hasard. "Au milieu du XIXe siècle, une épidémie a tué tous les vers à soie, du coup ils se sont tournés vers la Chine. Au fil des générations, ils se sont diversifiés pour importer tout et n'importe quoi ." 150 ans que ça dure ! Thomas a le commerce dans les gènes. Il parle de se surpasser, de se dépasser sans cesse. Pas de plaisir sans l'effort qui va avec. Avec son épouse, ils ont fait Shanghai-Paris en side-car. Manque de chance, leur GPS a flanché. Impossible d'homologuer le record de la plus grande distance jamais réalisée sur sa monture.

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Aller plus loin

Sa société Insiders Experience

  (Dans un side-car, on peut même y monter à trois ! © DR)

Retrouvez cette chronique sur Vivre à l'Etranger.com, le site de la mobilité internationale du groupe Studyrama

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