Français du monde. Le tourisme marque le pas en Grèce
Après une année 2018 record, marquant la fin de huit ans de crise, le nombre de visiteurs étrangers a baissé cette année à Athènes et dans les îles grecques, constatent les Français d'Athènes.
Le rituel, lui, n'a jamais changé. Chaque soir, c'est toujours sur la colline de Lycabette que les Athéniens (et quelques touristes) viennent prendre le frais, avec une vue à 360 degrés sur leur ville.
Depuis un an, l'homme de la rue a un peu retrouvé le sourire avec la fin, en août 2018, de la tutelle de Bruxelles, du FMI et de la BCE, marquant l'épilogue de huit ans de crise. "Bien sûr, des boutiques ont rouvert dans les rues d'Athènes, mais tout n'est pas réglé, tempère Jean Brajon, directeur d'Héliades, premier tour-opérateur français sur la Grèce.
On n'est pas encore revenu à l'époque faste des années 90 où les Grecs dépensaient l'argent qu'ils n'avaient pas grâce aux crédits et aux cartes bancaires."
La baisse de fréquentation atteindrait 5 à 10 %
"La Grèce était arrivée à un niveau qu'elle n'avait pas connu auparavant, analyse M. Brajon. Et cette année, le pays fait aussi les frais du retour dans le jeu de destinations comme la Tunisie, la Turquie ou l’Égypte."
Désir de Grèce
Avec 32 millions de visiteurs l'an dernier (pour 11 millions d'habitants), le tourisme reste la deuxième ressource du pays derrière la marine marchande, même avec le trou d'air de la crise, estime Nathalie Lycas.
Présente à Athènes depuis les années 70, elle dirige une agence de tourisme d'affaires : "J'ai entendu des propos très cruels de la part des opérateurs, du genre : "vous ne faites pas envie, il n'y a pas d'enthousiasme !" alors qu'en 2004, après les JO, c'était l'inverse : on était un pays en pointe, tout le monde avait le désir de Grèce !"
Selon les chiffres officiels, huit emplois sur dix créés en 2017 l’ont été dans ce secteur. "Après les Anglais et les Allemands, les Français représentent le troisième marché en Grèce, détaille Jean Brajon. Quelqu'un qui veut y travailler, au moins d'avril à octobre, est à peu près sûr de trouver un job s'il maîtrise l'anglais."
Un pays en plein boom
De nombreuses structures hôtelières ont ouvert, de nouvelles liaisons aériennes, notamment des low cost, ont été créées… Les tour-opérateurs ont dû s'adapter. "Depuis deux ans, on a aussi vu se développer la location de logements entre particuliers via Airbnb, observe le Français.
Aujourd'hui, le touriste accède à son voyage tout seul." Nathalie Lycas dit aussi que si les boutiques ont fermé en Grèce, c'est qu'ici comme ailleurs dans le monde entier, le commerce se fait aujourd'hui sur Internet.
"Ce qui compte, conclue-t-elle, c'est que la rue est vivante, saine et rassurante. Il y a du monde aux terrasses des cafés. Les visiteurs nous disent "vous n'avez pas l'air si malheureux que cela !" Signe d'un retour très progressif à la normale : le nouveau gouvernement de Kyriakos Mitsotakisa a annoncé le mois dernier la fin des restrictions sur les mouvements de capitaux grecs à l’étranger.
Écrire à Jean Brajon : j.brajon@heliades.fr
Ecrire à Nathalie Lycas : n-lycas@neilis.com
Aller plus loin
Retrouvez cette chronique dans le magazine et site internet de la mobilité internationale "Français à l'étranger.fr"
L'UFE Grèce (Union des Français de l'étranger)
Aller en Grèce avec Héliades
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