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Français du monde. Route du Rhum : la Guadeloupe, terre de champions

Les concurrents de la transat en solitaire partie de Saint-Malo dimanche dernier n'auront peut-être pas le temps de s'en rendre compte dans l'effervescence de leur arrivée à Pointe-à-Pitre, mais la Guadeloupe a changé. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Langlois
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Anne Marty en Guadeloupe : "Ceux qui viennent se perdre ici, au bout d'une piste, ils fuient le monde ! " (EMMANUEL LANGLOIS)

L'archipel de la Guadeloupe se tourne désormais vers un tourisme plus nature, plus écolo, et à taille humaine. 

Ne cherchez pas de boîte de nuit ou de casino !  

Ici, à Vieux-Habitants, au cœur du Parc national, il y a un village, une cocoteraie, la mer et les deux gîtes qu'Anne Marty propose aux touristes. "Ceux qui viennent se perdre ici, au bout d'une piste, témoigne la Française, ils fuient le monde ! Ils ont envie de calme, de repos, d'apprendre des choses et d'être en contact avec la nature". 

L'an dernier, Anne a aménagé dans son jardin un carbet, une sorte de bivouac couvert avec un plancher. "Il y a des gens qui dorment là, juste pour entendre le bruit de la mer, les oiseaux, les insectes le soir. Ils sont juste sous une moustiquaire pour éviter de se faire dévorer ! Peut-être que bientôt, ils vont préférer ça que le gîte".

Orage en vue sur Basse-Terre (EMMANUEL LANGLOIS)

Anne Marty constate que le comportement des touristes en Guadeloupe a changé, qu'ils ne viennent plus uniquement pour les plages et le soleil, et que l'incompréhension a cédé la place à la curiosité : 

"Les gens sont en quête de plus d'authenticité, de rencontrer les personnes et d'échanger. On n'est pas condescendants. Demandez à un Guadeloupéen comment poussent ses bananes, comment il pêche, il est super content d'expliquer, dans la mesure où vous ne le jugez pas". 

La réserve Cousteau (îlets Pigeon) à Basse-Terre (EMMANUEL LANGLOIS)

Installée depuis bientôt 20 ans dans l'archipel

La jeune femme s'est vite adaptée à la vie dans l'archipel, comme la relation particulière des gens à ce qui les entoure : "Quand vous regardez les gens à la rivière dans le Parc national, ils ne se baignent pas comme nous en métropole, ce n'est pas juste 'je consomme un bain', c'est je me connecte à la nature, je m'immerge, je souffle. Il se passe autre chose".

Ici, dit-elle encore, on vit dedans-dehors et le matériel a beaucoup moins d'importance. Parce que du jour au lendemain, un cyclone peut tout emporter, y compris le toit que vous aviez sur la tête.

La Créole Beach hôtel and Spa au Gosier, près de Pointe-à-Pitre (EMMANUEL LANGLOIS)

À Vieux-Habitants, Anne Marty est engagée dans le tourisme responsable et durable : elle produit elle-même son électricité et chauffe son eau grâce à l'énergie du soleil. Pas de climatisation mais une ventilation naturelle. Elle a créé autour de ses deux gîtes une petite communauté dans le village.

"On pense aussi à l'économie autour, ceux qui sont en amont et en aval. Moi, j'ai de l'hébergement mais pas de restaurant, j'ai besoin des autres". Et des poissons que rapporte son mari marin pêcheur !

Jour de régate à l'îlet Gosier... en attendant les skippers de la Route du Rhum (EMMANUEL LANGLOIS)

Née et grandie dans l'Aude, près de Narbonne, Anne était déjà dans le tourisme avant de s'installer dans la Caraïbe: "Je travaillais dans un hôtel-club, explique-t-elle, mais je ne voulais surtout pas refaire la même chose. Je me suis dit : je vais monter mon truc moi-même, mais en métropole, c'était difficile parce que saisonnier, trois mois par an, alors qu'ici, c'est toute l'année".

À 300 euros la semaine avec petit déjeuner créole, les deux gîtes des "Cocotiers" sont souvent occupés. Les gens y restent en moyenne 10 jours. Quand ils partent à la journée, c'est pour une randonnée sur les pentes du volcan de la Soufrière, tout proche, ou à la découverte des autres îles de l'archipel, les Saintes, la Désirade ou Marie-Galante. 

Aller plus loin

Les gîtes "Les Cocotiers" à Grande-Terre

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