L’expérience au service des plus jeunes
Une dizaine d’espoirs âgés de 15 à 17 ans, des joueurs amateurs, des entraîneurs, réunis autour de joueurs du Tour européen. C’est loin du stress de la compétition et dans une ambiance plutôt détendue que le partage d’expérience a pu avoir lieu sous la houlette de Patrice Barquez, ancien pro chargé par la fédération du suivi de l’élite du golf français.
"On est vraiment dans une logique de passage de témoin, parce qu’on a de la matière. Pendant des années, le golf français a couru après les victoires et maintenant depuis 7, 8 ans on a des joueurs qui savent gagner sur les grands circuits mondiaux, certes on n'a pas de majeurs, mais on a des joueurs qui ont gagné des tournois européens, qui ont participé à des Ryder Cup, qui ont de vraies expériences. On doit aider à transmettre ces passages pour créer notre futur ".
Un rassemblement pour évoquer les spécificités du très haut niveau, en commençant par ses travers avec Mike Lorenzo Vera, 30 ans. Après avoir intégré la première division européenne en 2007, il s’est retrouvé rétrogradé deux ans plus tard.
"Je passais beaucoup de temps au golf, mais mon physique était inexistant, mon mental inexistant et la diététique inexistante, avec des passions chères, hôtels de luxe, soirées à Paris, tout ce qui coûte bien cher, jusqu’au moment le plus bas où j’ai marqué 5.000 euros en 2013 sur le Challenge Tour, vous divisez par 12, ça fait un tout petit salaire ".
"On commence à Abu Dhabi, les hôtels, c’est du 5 étoiles. Moi, c’était même 7 étoiles, offert en plus, la BMW limousine qui vient vous chercher, les balles fantastiques au practice, on t’envoie 48 douzaines de balles à la maison, une quarantaine de gants. C’est des trucs qui n’existent pas avant, et on tombe dans le rêve absolu, et c’est un peu compliqué de rester concentré. Il faut bien prendre conscience que c’est pas normal tout ça. "
Il faut ensuite savoir s’entourer et gérer la pression en compétition très importante. Un autre sujet sensible que les pros ont voulu aborder.
Julien Quesne 35 ans s’est imposé deux fois sur le tour européen depuis le début de sa carrière.
"Clairement, on est tout seul avec notre club et notre balle, et on a peur du regard des autres, on a peur de l’échec, nos revenus dépendent essentiellement de nos performances, c’est compliqué d’assumer tout ça. Le départ du (trou) un, C’est toujours impressionnant, on a envie de bien faire, on voit le fairway tout petit, on a peur de rater la balle, des choses qu’on ne fait pas, mais c’est normal d’avoir peur. Il faut accepter cette peur et se dire que le collègue d’à côté, aussi bon soit-il, il a les mains qui tremblent comme nous. Il subit la pression comme nous ".
Un coup manqué peut coûter de 30.000 à 100.000 euros, selon les tournois et le classement. Une pression qu’il faudra apprendre à gérer. Maxence, 17 ans, pensionnaire du pôle France d’Antibes y est préparé.
"C’est assez sympa de voir que les grands joueurs sont à peu près comme nous, qu’ils ressentent les mêmes choses. Tout le monde ressent la pression, mais chaque personne la gère différemment ".
Savoir performer sous pression est l’une des clés
Les futurs pros vont aussi devoir se mettre en tête qu’ils peuvent réussir dès leur arrivée au plus haut niveau. C’est ce qu’a tenu à préciser Grégory Bourdy, 33 ans, vainqueur de quatre tournois sur le circuit européen.
"Il ne faut pas penser que c’est mission impossible, que c’est très compliqué, qu’il faut attendre des années pour gagner ou faire de grosses performances. Concrètement parlant, on est quasiment aussi fort à 20, 30, qu’à 35 ou 40 ans. Donc il ne faut pas se priver d’avoir des objectifs très élevés ".
Entre deux tables rondes, les jeunes golfeurs et les pros ont tapé quelques balles ensemble dans la bonne humeur. Les plus jeunes, pleins d’admiration, toujours à l’affût du plus petit des conseils pour leur future carrière.
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