franceinfo junior. "Gilets jaunes" : que font le gouvernement et Emmanuel Macron ?
Alors que le président de la République doit s'exprimer lundi à la télévision, des écoliers posent leurs questions sur la mobilisation des "gilets jaunes" et les réponses apportées ou non par l'exécutif. Pour leur répondre, Jean-Jérôme Bertolus, chef du service politique à franceinfo.
Après un quatrième week-end de mobilisation des "gilets jaunes", le président de la République doit s'exprimer lundi 10 décembre dans une allocution télévisée diffusée à 20 heures. Des mesures doivent être présentées à cette occasion. Dans la matinée, en amont de son discours, Emmanuel Macron a rencontré les partenaires sociaux (syndicats, organisations patronales,...) pour discuter du sujet et de ces engagements. Une prise de parole qui intervient alors que ce week-end, 1 082 personnes ont été interpelées rien qu'à Paris.
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Depuis plusieurs semaines, les enfants aussi voient défiler les images et ont entendu parler des "gilets jaunes". Un thème que nous avons déjà abordé dans une émission franceinfo junior, au début de la mobilisation. Après ce nouveau week-end de manifestations, les enfants ont encore de nombreuses questions à ce sujet.
Comment arrêter les violences dans les manifestations ? Pourquoi Emmanuel Macron ne dit rien ? Autant de questions que des élèves de CM2 de l'école Renée Février de Bobigny posent à Jean-Jérôme Bertolus, chef du service politique à franceinfo.
Justine ouvre l'émission avec sa première question : "Comment peut-on arrêter les 'gilets jaunes' afin qu'ils ne brûlent plus les poubelles et les voitures ?" Le journaliste lui explique : "Il faut savoir que ceux qui brûlent les poubelles, les voitures ou qui cassent les magasins, ça n'est pas toujours – et ça n'est pas en général – les 'gilets jaunes'. On ne sait pas toujours très bien qui c'est, détaille Jean-Jérôme Bertolus. Dans leur grande majorité, les 'gilets jaunes' sont plutôt pacifiques et donc ils ne vont pas brûler les poubelles." Voilà pour la première partie de la question de Justine. Le journaliste enchaîne : "Comment arrêter ? D'abord, il faut écouter les 'gilets jaunes', écouter ceux qui manifestent (...). C'est reconnaître que ces gens existent, ils ont des choses à dire et ils veulent être entendus."
"Pourquoi Emmanuel Macron ne parle pas ?"
Redouane s'interroge à son tour au micro : "Pourquoi Macron ne parle pas ? Ce n’est qu’Edouard Philippe qui explique les choses". Jean-Jérôme Bertolus réagit à la question et à la remarque pertinente du jeune élève : "C'est bien vu. C'est le 1er décembre qu'Emmanuel Macon a parlé publiquement pour la dernière fois. Depuis c'est Edouard Philippe, le Premier ministre, c'est-à-dire le numéro deux de l'État, qui a parlé. Pourquoi ? Parce qu'Emmanuel Macron, depuis qu'il y a cette crise, quand il a pris la parole, ça n'a pas marché, ça n'a pas calmé les gens. Donc il a attendu" pour parler à nouveau et il a réparti les rôles différemment avec son Premier ministre pour gérer la situation. Le journaliste explique que dans le "couple de l'exécutif", Premier ministre et président, les tâches ont été réparties. Ainsi c'est Edouard Philippe qui a annoncé l'annulation des taxes sur les carburants prévues au 1er janvier mais "ça ne suffisait pas (...), c'est pour ça que le président intervient."
Vient ensuite une nouvelle question de Redouane : "Pourquoi l'État ne passe pas de l'argent aux personnes en difficulté pour qu'ils s'en sortent mieux ?" Le chef du service politique explique : "C'est une excellente question. Il n'y a plus beaucoup d'argent dans les caisses de l'État. Peut-être à cause de mauvaises mesures (...). Ce qu'il faut savoir, c'est que la dernière fois que l'État a eu un budget en équilibre, c'était en 1974."
"Les 'gilets jaunes' vont-ils s'arrêter ?"
Rachida, élève en CM2, pose une question à son tour à Jean-Jérôme Bertolus :"Les 'gilets jaunes' vont-ils s'arrêter ?" Le journaliste souligne : "Ça, c'est la question que tout le monde se pose, Rachida. Les journalistes se posent cette question, et surtout, d'abord le président. Le seul fait qu'il parle va-t-il permettre d'arrêter les 'gilets jaunes' ? C'est une bonne question et on verra dans les prochains jours comment on peut y répondre."
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