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franceinfo junior. Pourquoi des ados se lancent des défis ?

Alors qu'un nouveau défi macabre a fait son apparition, le "Blue Whale Challenge", nos trois journalistes en herbe du jour posent leurs questions sur ces "jeux" dangereux qui séduisent parfois des ados.

Article rédigé par franceinfo, Rémi Ink, Estelle Faure
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Blue whale challenge (challenge de la baleine bleue). (MAXPPP)

Une action à accomplir, chaque fois un peu plus trash. C'est le nouveau défi dangereux qui tourne sur les réseaux sociaux et dans les médias depuis le mois de mars : le Blue Whale Challenge ou "défi de la baleine bleue". Parfois sous la menace et l'intimidation, un "parrain" ou un "tuteur" lance 50 défis qu'un autre jeune doit relever. Chaque action est toujours un peu plus violente : écrire un mot sur sa main, écouter de chansons tristes en pleine nuit, se scarifier... jusqu'à la dernière étape, le suicide.

Ce défi de la "baleine bleue" serait né sur les réseaux sociaux en Russie, notamment sur  VKontakte, un équivalent de Facebook. Son titre ferait référence à des baleines qui viennent s'échouer sur les plages et mourir. Le journal russe Novaïa Gazeta, a été le premier à enquêter sur le sujet, parlant alors de "groupes de la mort". C'est ce que retrace cet article du Monde, en expliquant qu'il est difficile de trouver des preuves ou des chiffres fiables sur le sujet.

Rumeur, cas isolés ou réel phénomène ?

Début mars, les médias français s'emparent du sujet et s'interrogent sur des tentatives de suicides qui pourraient être liés à ce challenge morbide, sans toujours trouver de preuve formelle. Ce défi, qui s'apparente à du cyberharcèlement selon la police, inquiète le personnel éducatif, les parents et les autorités mais aussi certains élèves qui ont entendu parler du jeu et craignent que des amis passent à l'acte. La police et la gendarmerie, comme celle du Pas-de-Calais, ont lancé des appels pour alerter sur ce jeu et dissuader les jeunes d'y participer mais aussi demander aux proches et parents d'être vigilants. L'Éducation nationale a fait de même sur son site Eduscol.

Des réseaux sociaux comme Instagram ont suspendu certains mots-clés qui renvoyaient au défi comme #f57 et certains groupes ont été fermés. Tenter de détecter les messages suicidaires, les appels au suicide ou les passages à l'acte en live, le sujet préoccupe de plus en plus les plateformes comme Facebook ou Instagram. Ce dernier propose par exemple de signaler un contenu qui parle d'automutilation. Des internautes ont aussi lancé un contre-Blue Whale Challenge : le Pink Whale Challenge, qui consiste à faire chaque jour une action positive.

Aucun cas mortel en France

Mais à ce jour, comme le rappelle cet article de Libération, aucun lien entre une mort par suicide et le Blue Whale Challenge en France n'a pu être prouvé. "Seuls quelques cas isolés d'adolescents participant à ce jeu mortifère ont été recensés et aucun cas mortel n'a été répertorié", précise ainsi la police sur son site, tout en évoquant des suicides à l'étranger. De son côté, l'association E-enfance dit avoir reçu une centaine de signalements. Mais dans l'article de Libération, sa présidente Justine Atlan prévient aussi qu'il y a un risque à surmédiatiser un tel sujet : "À trop en parler ou à en parler mal, on prend le risque de créer autour de ce phénomène toute une fantasmagorie à laquelle les ados vont adhérer, car elle peut s’approcher de leur vision du monde teintée de complotisme, imaginant des gens dans l’ombre à l’œuvre, des groupes organisés."

D'autres défis ont récemment été lancés comme le "Ice and salt challenge" : il consiste à appliquer du sel et des glaçons sur la peau conduisant à des brûlures douloureuses.

Pourquoi des gens inventent ce genre de défi ? D'où viennent-ils ? Comment réagir ?

Ce sont des élèves de sixième qui nous ont alerté sur ce sujet, au micro de franceinfo junior, un défi, comme d'autres, dont elles ont entendu parler. Elles ont voulu poser des questions sur ce challenge et les défis lancés aux ados. Pour leur répondre, Justine Atlan, présidente de l'association E-enfance, association de prévention des enfants sur Internet.

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