Les lanceurs d’alerte, une vie dans le secret
Ses révélations ont ébranlé l’une des plus grandes agences de renseignement américaines. Il y a deux ans, en dévoilant au monde les méthodes peu orthodoxes de la National Security Agency (NSA), Edward Snowden a exposé la surveillance massive opérée par l’institution (écoutes, recueil de données personnelles…).
Depuis, l'ancien consultant de la NSA s’est exilé en Russie pour échapper à des poursuites dans son pays, en vertu de l'Espionage Act. Comme lui, face à une situation qu’ils trouvaient injustes, des salariés ont révélé des secrets embarrassants pour leur entreprise ou leur pays : le monde de la finance, les banques, la médecine, la fonction publique… Ils ont permis de mettre au jour des affaires comme celle de SwissLeaks, le scandale du Mediator… En créant une plateforme pour révéler des documents confidentiels, Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, permet aux lanceurs d’alerte de trouver un endroit où vider le sac de leurs lourds secrets. Cette semaine encore, le site a fait la une des journaux avec des révélations publiées par Mediapart et Libération, sur les écoutes de la NSA en France.
Quelle vie après le secret ?
Mais après ces révélations, il est difficile pour les lanceurs d’alerte de retrouver le cours de leur vie, de renouer avec leur ancien travail, certains sont parfois poursuivis en justice, d’autres ne retrouvent pas d’emploi. Tous se sentent parfois un peu seuls face au poids de leur révélation. Une vie d'après-scandale rendue encore plus compliquée par le statut flou des lanceurs d’alerte. Lors du débat sur la loi renseignement ces dernières semaines, un statut avait été créé pour leur offrir une meilleure protection juridique. Mais pour certains spécialistes, l’amendement finalement plus restrictif que prévu, ne protège pas assez ceux qui voudraient faire des révélations.
À quoi ressemble la vie des lanceurs d'alerte ? Pourquoi osent-ils un jour braver l'interdit et dévoiler des secrets ? Zakary, Narré, Angelo et Mahawa sont en CM2 à l’école Paul-Langevin de Saint-Ouen et prennent le micro pour poser toutes leurs questions. Pour leur répondre, Jean-Marc Manach, journaliste d'investigation et blogueur qui a notamment publié des articles dans Libération sur les affaires d'espionnage de la NSA.
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