Burkina Faso : le site de l'aéroport d'Ouagadougou est un canular
Posté ce week-end sur le site prétendu de l'aéroport de la capitale burkinabé, Ouagadougou, le texte aborde la perturbation du trafic aérien mais est truffé de références aux évènements des derniers jours au Burkina Faso. La classe politique du pays est la principable cible de ces remarques teintées d'humour cynique. Exemple : "Des élections auront peut-être lieu dans les mois qui viennent si le pouvoir de transition ne goûte pas trop aux joies du pouvoir" ou encore "Comme cela se passe habituellement, les directeurs et présidents des différentes institution publiques seront prochainement remplacés. Ces postes seront confiés à des amis et parents du nouveau pouvoir. Ce sera le cas pour la direction de l'aéroport de Ouagadougou."
Comme le relatait le site du Monde en août, ce n'est pas la première fois que ce prétendu site de l'aéroport de la capitale burkinabé se prévaut de remarques ou de franches critiques. En novembre de l'année derniere, le site abordait les arnaques en ligne : "Sachez que toute somme envoyée est définitivement perdue car la police burkinabé a d'autres chats à fouetter que de porter assistance à des andouilles qui auraient mieux fait de chercher l'amour le dimanche à l'église plutôt que sur Facebook ou des sites de rencontre".
Le canular s'étend à d'autres aéroports africains
France Info a joint l'aéroport d'Ouagadougou qui a rappelé n'avoir aucun site officiel. Ce site est ainsi un canular. Si on s'attarde sur l'accueil ou les différentes rubriques, plusieurs éléments nous interpellent : il est impossible de cliquer sur le tableau des départs et des arrivées. Les vols indiqués existent-ils au moins ? Si l'on se fie aux données du site, fiable cette fois-ci, de l'aéroport d'Abidjan en Côte d'Ivoire, seul un vol Abidjan-Ouagadougou existe réellement. Autre élément surprenant : une bannière en bas du communiqué avec une quenelle de Dieudonné renvoyant à sa chaîne de vidéos Youtube.
Pour retrouver la/les personnes derrière ce site, il suffit d'un simple recherche d'administrateur de domaine. Le résultat pour ce site créé à l'été 2012, un certain Nicolas Desardennes qui vit à Montpellier. Injoignable par téléphone, on tombe sur sa messagerie vocale. En quête d'une quelconque trace numérique, on se rend compte que son nom ou son numéro de téléphone sont derrière d'autres faux sites d'aéroports africains qui présentent tous une interface similaire. Bamako au Mali, Dakar au Sénégal, Cotonou au Bénin, Conakry en Guinée ou encore Niamey au Niger.
Certains de ces sites ont été créés par Christian Costeaux ou Pierre-Marie Ndiaye. Un business qui peut s'avérer rentable si les noms de domaine sont ensuite rachetés par les aéroports en question. Trois personnes qui n'en forment sans doute qu'une, Christian Costeaux déjà condamné pour diffamation à l'encontre d'un maire par la justice sénégalaise pour son site Senegalaisement.com qui propose des conseils pour réussir son émigration en France. En France, il avait notamment déposé le nom de domaine Royal2012.com peu de temps avant la campagne présidentielle. Il se confiait alors au Nouvel Observateur : "Pour un investissement minime, cela peut rapporter gros. C'est une activité sans risque".
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