franceinfo seniors. Les chibanis : leurs droits enfin reconnus
Depuis le 1er juillet dernier, les travailleurs immigrés maghrébins, ou chibanis, arrivés en France pendant les Trente Glorieuses, ayant passé leur vie à travailler en France, peuvent rentrer "au pays" sans perdre le bénéfice de leurs cotisations à la Sécurité sociale.
Depuis le 1er juillet 2019 , les travailleurs immigrés maghrébins, arrivés en France pendant les Trente Glorieuses, peuvent rentrer au pays en continuant à bénéficier de leurs droits à la Sécurité sociale française.
Une instruction officielle du ministère de la Santé a rendu ce droit aux 300 000 chibanis, qu’ils aient cotisé toute leur vie professionnelle ici, ou qu’ils soient pensionnés dans deux pays, ils ne devront plus justifier d’une résidence en France pour s’y faire soigner.
Les chibanis, “cheveux blancs” en arabe dialectal
Les chibanis sont les vieux immigrés maghrébins. Arrivés en France pendant les Trente Glorieuses (1946-1975), alors que la France avait besoin de bras, ils ont tous connu des parcours les menant à une vie d’exil, et n'ont jamais été vraiment reconnus par la société française.
Les chibanis vieillissent (45% ont plus de 70 ans), ils ont de petites retraites et pour la grande majorité, vivent dans des logements vétustes. Étrangers en France, étrangers chez eux, le Café Social est pour eux un refuge.
Le café géré par l’association Ayyem Zamen, a été créé par Moncef Labidi, il y a 15 ans
Né en Tunisie, sociologue de formation, Moncef Labidi arrive en France en 1977. En 15 ans, le public du Café Social s’est élargi (800 adhérents désormais. 90% d’entre eux sont en France depuis au moins 25 ans).
Souvent les chibanis ne connaissent pas la complexité du système, surtout quand ils ne maîtrisent pas la langue. Arrivés très jeunes en France, ces "travailleurs" passent toute leur vie dans ce pays d'accueil à travailler sans jamais vraiment jouir des fruits de leur labeur. Une mission parlementaire sur les immigrés âgés devrait rendre son rapport courant juin 2020.
Paris, Lyon, Toulouse, Bordeaux, Orléans, Grenoble
Le Café Social s'adresse en priorité à des adhérents qui sont à la retraite ou proches de la retraite. Les adhérents bénéficient de plusieurs services comme l'écoute par des professionnels soins, des thérapies évaluation des situations, le suivi des dossiers,les démarches administratives, l'accompagnement aux guichets, l'aide des écrivains publics, mais aussi l'organisation de visites culturelles, des voyages de découvertes, des spectacles, un espace d'éducation à la santé et au bien être... Une équipe pluridisciplinaire accompagne ces personnes âgées.
Financée par la ville et le département de Paris, la région île-de-France, des caisses de retraites, des fondations, l'association Ayyem Zamen (le bon vieux temps en arabe) a donné des idées à d'autres villes.
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