La réalité virtuelle va-t-elle révolutionner l'esport ?

Une nouvelle compétition d'esport d'un genre inédit a vu le jour en ce début d'année 2023 : l'EVA League 1, une compétition de jeu vidéo en réalité virtuelle. Ce championnat, pour sa première édition, rassemble six équipes de quatre joueurs qui s'affrontent un mardi sur deux et se départageront lors d'une phase finale en juillet prochain. A quoi est-ce que cela ressemble ? Comment y joue-t-on ? Voit-on naître sous nos yeux un sport connecté qui, demain, connaîtra un immense succès à mesure que la technologie se démocratisera ? Questions auxquelles nous répondons avec Laure Valée, consultante esport de franceinfo et Pascal "Paascool" Sagna, joueur dans cette EVA League 1.

franceinfo : A quoi ressemble la réalité virtuelle dans l'esport et en particulier ce championnat qui démarre en France, l'EVA League 1 ?

Laure Valée : Quand on regarde le jeu, ça ressemble à un jeu vidéo classique, du point de vue du spectateur, mais la grosse différence - et c'est ce qui fait toute la subtilité de la réalité virtuelle, c'est que les joueurs ont un casque sur la tête, avec des appareils connectés qui suivent leurs mouvements. Donc quand on joue au jeu, ou quand on le regarde pour de vrai de l'extérieur, on voit des joueurs qui sont actifs, qui font de vrais mouvements sur un vrai terrain.

Pascal "Paascool" Sagna, joueur de l'EVA league 1, nous explique ce concept un petit peu plus en détail : "De l'extérieur, on peut voir uniquement les équipes se déplacer dans une arène qui est complètement vide... Mais dans le casque, on a différents décors : aquatique, désertique, spatial, jungle, dans lesquels on se déplace. Mais les distances sont bien réelles. Si on tend le bras, on touche vraiment la personne qui est en face de nous, alors qu'on est aussi dans un monde virtuel".

Donc, les joueurs font de vrais mouvements dans un décor qui n'existe pas dans la vraie vie. C'est un peu deux salles, deux ambiances. Quand on est prêt du terrain dans la vraie vie, mais dans le jeu et qu'on regarde les joueurs, ça donne lieu à des mouvements qui sont assez rigolos, assez intéressants.

Cela demande des qualités différentes du jeu vidéo et de l'esport classique qu'on peut jouer sur console ou sur ordinateur ?

Laure Valée : Les compétences qui sont souvent mises en avant, c'est la précision, la rapidité, la vivacité d'esprit. Ici, on a toute une dimension physique supplémentaire. Ce que Pascal "Paascool" Sagna nous explique très bien : "Cela demande des compétences physiques comme un bon cardio. Il faut être très souple, parce qu'il y a des actions de jeu qui demandent de monter ou de descendre très rapidement".

Est-ce que la réalité virtuelle est une vraie révolution dans l'esport, est-ce que cela va se développer ?

Laure Valée : Le concept EVA, c'est un concept 100% français qui est apparu il y a cinq ans, et qui a déjà pris beaucoup d'ampleur. Aujourd'hui, il y a une vingtaine de salles en France, des salles en Belgique ou aux États-Unis, comme au Texas, où deux premières salles viennent d'ouvrir. Donc c'est vraiment un système qui est amené à se développer.

Et je pense que de manière générale, consommer du jeu vidéo en réalité virtuelle, surtout pour l'esport, c'est quelque chose qui va se démocratiser de plus en plus, avec l'arrivée de cette technologie. Pourquoi pas observer, regarder l'esport différemment. Je ne pense pas que ça changera la façon dont on regarde les esports qui existent déjà, mais en tout cas, de nouveaux jeux, comme celui dont on vient de parler, j'espère qu'on en verra de plus en plus.

L'EVA League 1, des matchs un mardi soir sur deux et diffusés en direct sur Twitch.