Roland-Garros eSeries : le double vainqueur William Foster "aspire à devenir le Rafael Nadal" de l'esport
William Foster s'est de nouveau imposé Porte d’Auteuil à Paris, le weekend dernier au sein du mythique court Philippe-Chatrier, dans une compétition d'esport qui aura rassemblé 400.000 participants lors des phases de qualification. Notre consultante esport de franceinfo Laure Valée revient sur cette déclinaison numérique du tournoi de tennis.
franceinfo : Les eSeries de tennis, ça consiste en quoi ?
Laure Valée : Alors oui, c'est tout simplement une compétition d'esport qui se joue sur un jeu mobile qui s'appelle Tennis Clash. Et les phases finales se déroulent à Roland-Garros chaque année avec huit participants, qui se qualifient tout au long de la saison, selon des modalités différentes, pour un price pool total de 5 000 euros.
Oui, le price pool, c'est l'addition des récompenses décernées. Et donc, à ce jeu là, il y a un Britannique qui est clairement le plus fort ?
C'est exact puisque pour la deuxième année consécutive, c'est William Foster, dit "Fozzy", qui a remporté une fois de plus ces Roland-Garros eSeries. Il jouait au jeux à la base, de façon assez amateur, dès qu'il en avait l'occasion, et il a joué sérieusement pendant trois ans. Et voilà, ça fait quatre ans et demi au total, qu'il est joueur, et donc maintenant double champion de ces eSeries.
"Tu peux avoir un avantage tactique sur ton adversaire, et pour cela, je dirais qu'il faut être mentalement très affûté. Moi, je joue aux échecs, et je vois les similitudes. Il faut avoir une réflexion critique dans l'instant, être capable de réfléchir sous la pression, et surtout penser deux ou trois coups à l'avance. Deux coups croisés, un coup décroisé puis un amorti. Pensez des schémas de ce genre...", explique William Foster.
Laure Valée : Pour les particularités de jeu, c'est un jeu qui est assez simple d'utilisation. Ce qui fait la différence, ce n'est pas tant le niveau technique, ce n'est pas tant la virtuosité avec laquelle on fait bouger ses doigts sur l'écran, c'est plutôt tout le reste. Et c'est ce qu'explique Fozzy :
"Les gens que j'affronte dans le jeu, ou qui n'ont jamais joué sur un court au tennis ou alors qui ne regardent pas le tennis, certains sont très bons, mais dans l'absolu, pour être très, très fort à ce jeu, il faut être capable de comprendre profondément le tennis, et donc d'y avoir joué et d'en regarder."
Donc voilà, l'aspect technique est très important, donc c'est un énorme avantage de bien connaître le tennis, de le pratiquer, ou alors d'en regarder énormément. Et c'est aussi le cas de Fozzy
On pourrait se dire que les joueurs pros, ceux qui évoluent sur la vraie terre battue, sont aussi très forts à la version esport ?
Laure Valée : Alors oui, potentiellement ça pourrait aider, mais il n'y en a pas beaucoup qui y jouent finalement, et si Fozzy nous dit avoir discuté avec Gilles Simon du jeu, il sait que Nick Kyrgios y joue aussi parfois à Tennis Clash, mais il n'a jamais eu l'occasion de jouer contre eux pour l'instant. Et William Foster sera évidemment de retour l'an prochain pour défendre son titre. "J'aspire à devenir le Rafael Nadal du tennis dans l'esport. Gagner ici chaque année à Roland-Garros, c'est le plus difficile."
Quand on remet les choses en perspective, il faudra encore à William Foster 12 victoires pour faire aussi bien que Rafael Nadal à Roland Garros. Et c'est vrai que la route sera longue...
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