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Donald Trump face à l'épreuve de l'empathie en Californie

Le président Donald Trump est attendu demain en Californie, c’est un passage obligé pour un président américain…Un passage obligé mais risqué.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des pompiers s'affairent dans les collines de Paradise (Californie, Etats-Unis) ravagées par les incendies, le 14 novembre 2018. (JOSH EDELSON / AFP)

L'invention de l'empathie présidentielle

En 1965 l'ouragan Betsy frappe la Louisiane ravagée. Des vents de 200km/h souffle sur l'Etat.

Le président Johnson ne compte pas s'y rendre. C'est alors que le sénateur Russel Long appelle le président. Les arguments humanitaires ne changent guère l'avis du président. C'est alors que Long sort un argument politique:

Si vous venez immédiatement en Louisiane –vous avez perdu ici l’an dernier- vous vous économiserez un discours de campagne. Venez et dites simplement « Mon Dieu, c’est terrible »

Puis sur place, Johnson a bien compris la leçon d'empathie : « Je suis ici car je voulais voir de mes propres yeux ce que l’alliance malvenue des vents et des eaux à fait à cette terre et à son peuple »    

Un déplacement à hauts risques

Il n'est pas donné à tout le monde de jouer l'emotion, si elle n'est pas sincère. Tout le monde n'est pas Bill Clinton ou Ronald Reagan. 

Nous sommes toujours dans le Sud des Etats-Unis, 40 ans après le voyage empathique et stratégique de Johnson, pour le fiasco de l’ouragan Katrina pour George W. Bush.

Le 31 août 2005, la photo du président qui regarde l’ampleur des dégats par le hublot dans le confort d’Air Force One est catastrophique alors qu'elle a été pensée et voulue par la Maison Blanche. La distance du drame est terrible. Newsweek parlera d’un « touriste ». Il faut dire que le président était encore en vacances la veille alors que la Nouvelle-Orléans était déjà sous les eaux…   

Trump peut-il faire preuve d'empathie?

Ce n'est pas forcément son point fort…

On se souvient des rouleaux de sopalin lancés aux réfugiés de Porto Rico ou bien la découverte entre ses mains d’une liste de propos empathiques à tenir aux familles des victimes de la tuerie du lycée de Parkland en Floride en février dernier…

Mon on attend si peu de lui, que la moindre marque d’empathie visible sera très appréciée.

Et puis vous savez le manque d’empathie c’est très relatif. Ses électeurs pensent bien au contraire que le président est le premier à entendre leurs souffrances, et  ainsi à faire preuve d’empathie…      

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