Cet article date de plus de huit ans.

Evasion fiscale : en 1983, le procès Paribas s'ouvre...

Au début des années 1980, l'évasion fiscale est un problème majeur pour la gauche au pouvoir. La Suisse est alors un havre de paix pour qui veut se soustraire au fisc. Paribas est prise la main dans le sac.
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

Retour en octobre 1982. La gauche est au pouvoir depuis un an et demi et doit lutter contre une résistance discrète qui met en péril toutes les politiques économiques et sociales qu’elle compte mener… Cette résistance prend le chemin de la Suisse.

TF1:

Autoroute du Sud, vendredi 5 mars 1982, 5h du matin. Dans le coffre de la Mercedes, 50 kg d'or. Direction la Suisse. Il y a des dizaines de façons de passer des capitaux en Suisse. On peut traverser le lac Léman, transiter par l'Allemagne, tenter sa chance par les frontières vertes du Jura, ou à ski, en utilisant les remonte-pentes d'Avoriaz desservant les pistes qui dévalent sur le versant suisse.

Ces pratiques ont beau être imaginatives, elles sont surtout à l’époque parfaitement illégales compte tenu du contrôle des changes alors strictement en cours. Qui plus est, ces sommes placées en Suisse échappent à l’impôt et contribuent à creuser dramatiquement les déficits à l’heure où les dépenses de l’Etat s’envolent…Le fameux mur de l’argent évoqué par deux fois dans l’histoire par la gauche, en 1924 et 1936 est à nouveau évoqué par la gauche au pouvoir au début des années 1980.

Et dans cette ambiance un peu délétère, un procès retentissant se tient en décembre 1983. Après des mois et des mois d’enquêtes, c’est une banque, Paribas, qui est accusée d’avoir organisé la fuite de capitaux de clients fortunés avant d’être nationalisée. Une technique plus classique que celles évoquées plus haut. Paul Lefebvre dans ses œuvres :

Côté jardin, c'est-à-dire spectacle, voici la vedette, Pierre Moussa, PDG de Paribas à l'époque, qui vient se battre côté cour, c'est-à-dire au tribunal, pour convaincre qu'il n'était pas au courant d'une activité parallèle qui ne pouvait apporter que des ennuis à sa banque, la preuve. Derrière lui, vont entrer les anonymes, le défilé des respectables entre guillemets, la soixantaine de prévenus, moyenne d'âge 60 ans, qui n'ont pas pu résister à la tentation de la tirelire en Suisse.

Le système qui repose sur la compensation est absolument comparable à celui que les Panama papers viennent de mettre à jour. Bref, rien de vraiment nouveau sous le soleil, si ce n'est les montants échappés au fisc.

Nous rappelant que les mécanismes d’évasion fiscale sont bien connues et depuis longtemps…et que comme le dit le proverbe chinois : "Mieux vaut agir une fois avec les mains que de regarder mille fois avec les yeux". 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.