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Histoires d'Info. "À droite, le système n'est finalement pas mis en cause" (Jean Daniel, 1966)

Le premier débat pour la primaire de droite et du centre a eu lieu jeudi 13 octobre. On note une certaine ressemblance dans les idées par rapport aux débats qu'il y a eu dans les années 60. 

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le Général de Gaulle en 1966 à la télévision (UPPA/PHOTOSHOT / MAXPPP)

Jeudi 13 octobre, pendant le débat des candidats de la primaire de droite et du centre, on s’est un peu ennuyé sur le fond parce qu’il n’y a pas eu de coup d’éclats bien sûr, mais aussi parce que, finalement, les candidats sont largement d’accord, un consensus économique sur le libéralisme, une volonté de réduire les impôts et un discours très sécuritaire. Il reste alors des oppositions de style, de personne. Un sentiment qu’avait déjà Jean Daniel, non pas dans son édito de la semaine dans L’Obs, mais il y a bien plus longtemps, à la télévision dans un débat au sujet de la rentrée politique de1966.  C'était il y a donc 50 ans : "Le grand progrès qui me semble s'être passé à gauche, c'est qu'enfin on discute sur des programmes. Ce qui ne se passe pas du tout à droite où le système finalement n'est pas mis en cause et où on se fait des reproches qu'on se fait l'un à l'autre, de trahison par rapport à une cohérence."

Et il est vrai que si vous mettez autour de la table Arnaud Montebourg, Emmanuel Macron et François Hollande, vous risquez d’avoir de profondes divergences de fond, j’ose dire, des différences idéologiques.

Est-ce pour ça qu’on a évité les débats entre ténors de la droite ?

C’est vrai que s’il reste essentiellement des querelles de personnes, le risque est grand de voir les choses mal se passer pour l’unité de la droite. En 1981, la haine est totale entre Giscard et Chirac, à deux semaines du premier tour où les deux sont en lice, l’ancien Premier ministre, en retard dans les sondages, souhaite organiser un débat à la télévision avec le président de la République. Réponse cinglante de Giscard : "J'ai dit hier soir à Strasbourg que je ne dirai rien et que je ne ferai rien qui puisse compromettre l'unité de la majorité. Et je n'ai pas l'intention d'offrir aux français le spectacle du président de la République se querellant avec le Premier ministre qu'il a nommé."

Finalement, 25 ans plus tard, on l’a bien eu ce débat entre un Premier ministre et le président qui l’a nommé, mais la montagne a un peu accouché d’une souris. Pour l’instant.

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