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Histoires d'info. En 1989, à Valenciennes, Jean-Louis Borloo se posait déjà en artisan de la rénovation urbaine

Depuis plus de 30 ans, Jean-Louis Borloo est ancré dans la vie publique. Ce n'est pas une surprise de le retrouver à l'origine du rapport sur les banlieues, commandé par le gouvernement.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Jean-Louis Borloo, élu maire de Valenciennes, le 24 mars 1989. (MAXPPP)

Et revoilà Jean-Louis Borloo : il présente jeudi 26 avril au Premier ministre ses pistes pour les banlieues françaises. Le choix de Jean-Louis Borloo par l’Elysée s’est imposé comme une évidence. Une évidence qui se nourrit de l’image d’un homme. Jean-Louis Borloo, une image largement construite il y a une trentaine d’années.

Tout commence en mars 1989, quand il remporte à presque 38 ans la municipalité de Valenciennes. Il est alors avocat parisien, président du club de foot et s'est présenté sans étiquette. "C'est la victoire de Valenciennes, déclare-t-il au soir du premier tour, qu'il remporte largement avec 46,28% des suffrages. On a beaucoup souffert chez nous. Il fallait absolument dans la solidarité s'occuper des problèmes d'emploi. Je crois que Valenciennes en avait un petit peu assez des clivages politiques." Une semaine plus tard, Jean-Louis Borloo est élu triomphalement avec plus de 76% des voix.

Les chantiers de "l'Athènes du Nord"

Jean-Louis Borloo reste maire de Valenciennes jusqu'en 2002. Pendant 13 ans, l’avocat devient l’avocat de sa ville, une ville qui n’est, lorsqu’il s’installe à la mairie, plus vraiment à la hauteur de son surnom, l’Athènes du Nord. La crise industrielle a frappé cette grande ville artistique et commerciale. D’immenses friches industrielles, plus de 20% de chômage, un millier de logements insalubres en centre-ville, 40% de la population sans le tout-à-l’égout.

Et de fait, en 10 ans, le chômage repasse à 14%, la population de la ville augmente à nouveau (+8,5%). Le résultat d’un effort particulier largement financé par des fonds européens, un effort fait pour désenclaver les territoires grâce au tramway, grâce au TGV qui arrive dans la ville, grâce aussi à la culture, une médiathèque, le musée des Beaux-Arts rénové et un nouveau théâtre public, le Phénix. Valenciennes devient le symbole de la rénovation urbaine réussie.

Un "nouveau monde" avant l'heure

Parmi les réussites, celle d’avoir attiré Toyota. En novembre 1997, Borloo en rêve encore : "C'est plus important qu'une candidature aux Jeux Olympiques réussie. C'est pour nous des milliers d'emplois directs et le signal de redémarrage pour cette région que l'on disait quasiment condamnée il y a quelques années." La première pierre sera posée un an plus tard, en novembre 1998, parachevant l’image de la transformation de la ville et de la région. Et celle de son incarnation, Jean-Louis Borloo.

On l’oublie un peu, mais en 1989, Borloo, c’était le nouveau monde avant l’heure. Voici comment l’ancien maire de Valenciennes, Olivier Marlière, balayé au soir du premier tour, analyse sa défaite : "Un phénomène société civile, d'une liste de pseudo société civile, avec certainement une volonté de rejeter les partis politiques." 




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