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Histoires d'info. L'arrivée au pouvoir inattendue de Vladimir Poutine

Vladimir Poutine est élu président de la Fédération de Russie en mars 2000, après avoir été le Premier ministre de son prédécesseur Boris Eltsine dont la position, et celle de son gouvernement, est fragilisée à la fin des années 1990.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le président russe de l'époque Boris Eltsine et son Premier ministre Vladimir Poutine au Kremlin, le 31 décembre 1999. (AFP / POOL)

Triomphalement réélu en mars dernier à la tête de la Fédération de Russie, désigné quatre fois de suite personne la plus puissante du monde par le magazine américain Forbes, Vladimir Poutine, devancé cette année par le Chinois Xi Jingping, reste au centre du monde. Adulé par les uns pour sa défense des valeurs chrétiennes, il est accusé par les autres d’avancer ses pions au détriment des démocraties occidentales. Le président russe ne laisse vraiment personne indifférent.
Il est d’autant plus fascinant de voir comment il était présenté lorsqu'il commence à faire parler de lui dans les médias français et internationaux au même moment. Ce personnage discret entre sur le devant de la scène politique en devenant Premier ministre au mois d'août 1999. Pour beaucoup, cela ne durera qu'un un bref moment. Dans le journal télévisé de 20 heures de France 2, le lundi 9 août 1999, on constate que les Moscovites ne voient pas Poutine diriger le pays : "Il change de Premier ministre comme il change de slip. Aux présidentielles, il n'a aucune chance, pourquoi ? Parce que tous ceux qui entourent Eltsine, tous ceux qu'il nomme vont finalement périr avec lui."

Élu dès le premier tour des élections présidentielles de 2000

On ne croit donc guère en lui. À l’époque, Poutine n’est qu’un Premier ministre parmi d’autres. Il serait embarqué dans la valse imposée par le président Boris Eltsine, en bout de course, incapable de faire face aux difficultés économiques, au déclassement géopolitique et aux poussées islamistes dans le Caucase : en Tchétchénie et, au moment précis de la nomination de Poutine, au Daghestan voisin.
On spécule alors sur la raison de l’arrivée au pouvoir de Poutine. Pour beaucoup, l’ancien officier du KGB, à la tête des renseignements russes depuis juillet 1998 aurait passé un pacte avec Eltsine et son clan, lavé de toutes poursuites pour corruption une fois le nouveau président élu. Et Eltsine annonce en effet qu’il voit en Poutine son successeur.
D’abord très impopulaire, le Premier ministre devenu président par intérim le 31 décembre 1999, est élu dès le premier tour de la présidentielle de mars 2000, porté par son intransigeance face aux rebelles tchétchènes accusés d’avoir perpétré des attentats meurtriers notamment à Moscou. Celui qui ne devait être qu’un nom de plus dans la valse des Premiers ministres a finalement pris le pouvoir, pour ne plus le lâcher.

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