Histoires d'info. Les beaux perdants : Johan Cruyff et l’équipe des Pays-Bas de 1974
Ils ont subi un ou des échecs et ils ont été célèbres. Thomas Snégaroff nous fait revivre les moments les plus épiques de leur vie. Vendredi, la défaite cuisante de Johan Cruyff et de son équipe des Pays-Bas lors de la finale de la Coupe du monde en 1974 en Allemagne.
C'est la finale de la Coupe du monde de football 1974. Le match vient à peine de commencer, les Hollandais ont engagé, et avec leur jeu ultra fluide et rapide se retrouvent dans la surface de réparation. Cruyff tombe, l’arbitre siffle penalty. Un penalty transformé par Neeskens. On joue depuis une minute et l’Allemagne est déjà menée.
La prophétie, ou plutôt le rêve de Cruyff est en train de se réaliser. La veille de la finale, il répondait, très détendu, aux questions des journalistes : "Pour cette finale, on va jouer très vite et surtout marquer le plus rapidement possible deux buts." Marquer très vite, les Pays-Bas l’ont fait mais le deuxième but ne viendra jamais. A l’inverse, l’équipe d’Allemagne marquera deux fois, remportera ce jour-là sa deuxième Coupe du monde, et laissera le palmarès international des Pays-Bas vierge de tout trophée.
Une équipe un peu trop sûre d'elle
Vous allez me dire, chaque Coupe du monde a son vainqueur et son vaincu, pourquoi choisir les Pays-Bas de 1974 dont la défaite n’est pas liée à un coup du sort ou à un scénario particulièrement dramatique ? Eh bien parce que les Pays-Bas se sont vus vainqueurs. Ils étaient à ce point persuadés d’être les inventeurs d’un type de football, total et invincible, qu’ils en ont négligé l’adversaire, rendant cette défaite si particulière.
Il faut dire Cruyff est Ballon d’or et que l’Ajax d’Amsterdam qui reste sur trois titres de Champions d’Europe fournit l’ossature de l’équipe nationale. Une équipe qui ridiculise l’Argentine 4-0 et bat nettement le Brésil 2-0 dans le match décisif pour la qualification en finale. Le soir de cette rencontre, les Néerlandais font une fête à leur hôtel. Avec whisky et petites pépées. La presse allemande raconte. Cette fête dit tout de l’attitude d’une équipe qui se réveillera quelques jours plus tard avec une sacrée gueule de bois.
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