Quand Halloween débarqua en France
Retour à la toute fin du mois d’octobre 1992. Des enfants du quartier Doulon de Nantes se sont déguisés en sorcières, en fantômes ou en monstres pour une fête jusqu’alors quasiment inconnue en France…
"Halloween, la fête de la Toussaint à l'américaine dans ce lotissement bien français de Doulon à Nantes.
"J'ai vécu quelques années aux Etats-Unis et on a trouvé ça très sympa. On devient tous Européens, donc c'est le moment où jamais de mettre en commun nos cultures..."
Explication étonnante dans la mesure où Halloween est surtout une fête extrêmement populaire en Amérique, certes importée de l’Europe celtique par des migrants irlandais au XIXème.
Il faut tout de même rappeler que de la fin du Moyen Age jusqu’au début du XXème siècle, les petits bretons, notamment du Finistère, creusaient les betteraves pour leur donner une allure inquiétante à cette époque de l’année, une pratique que l’on retrouvera jusqu'à nos jours en Moselle sous le nom de nuit des betteraves grimaçantes…
Après quelques initiatives personnelles, Halloween est récupéré par la machine capitalistique, les marques se saisissant de la fête et de sa couleur orange à un moment un peu creux, entre les vacances d’été et Noël.
On peut dater assez précisément de 1997-1998 l’arrivée massive d’Halloween dans les magasins, les bars, les maisons et même les écoles.
Ce qui ne plait pas à tout le monde…Le Venezuela de Chavez a interdit cette fête Yankee, mais en France ce sont surtout les Eglises qui s’y opposent, un exemple ici dans le diocèse d’Avignon en 1998 avec Monseigneur Chave:
"Ca peut être une menace. J'ai des gens qui m'ont questionné sur la sorcellerie qui veut dire que les gens sont préoccupés. Dans un monde qui est inquiet, je crains qu'à la longue, malgré l'aspect festif, la fête d'Halloween mette de l'inquiétude dans les coeurs."
Mais que l’on se rassure, le chiffre d’affaires des vendeurs de bonbons ne dépasse pas celui des vendeurs de fleurs, et en premier lieu de chrysanthèmes...
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