Histoires d'info. Quand Nicolas Sarkozy voulait éliminer "les brebis galeuses" de la vie politique française
Il y a plus de deux décennies, Nicolas Sarkozy se présentait comme le chevalier blanc de la classe politique française, appelant la justice à être sévère avec les "brebis galeuses" de la politique.
Mars 1992, sur TF1:
Lorsqu'il y a un homme politique qui dérape, lorsqu'il y a un scandale qui frappe une personnalité politique, c'est la totalité du milieu politique qui est touchée. Nous, on en a plus qu'assez. Qu'il y ait des brebis galeuses, c'est vrai. Mais ça suffit maintenant d'accréditer l'idée que tous, on est pareil. Si nous voulons qu'il y ait une purification, alors faisons confiance à la justice. Mais les hommes politiques ont qu'à bien faire leur métier, et laisser les institutions démocratiques de ce pays trancher.
Non non, ce n’est pas François Bayrou. C'est bien Nicolas Sarkozy qui tient des propos radicaux parlant même, non pas de moralisation, mais de "purification" de la classe politique.
On l’entend, la justice doit éloigner "les brebis galeuses". Cet animal qu’il faut maintenir hors du troupeau pour éviter que l’ensemble du troupeau ne soit contaminé par la maladie.
Un an plus tard, Nicolas Sarkozy reprend ce même type d’argumentation. Le contexte est toujours à celui de la multiplication des affaires qui touchent particulièrement le pouvoir socialiste en place, que ce soit Urba sur le financement du PS ou l’affaire du sang contaminé qui commence à éclabousser des dirigeants socialistes.
Nous sommes alors à deux semaines du premier tour des élections législatives de mars 1993. Sur le plateau de 7/7, Anne Sinclair organise un débat entre les ténors des grands partis politiques. Face à Henri Emmanuelli, représentant de la majorité socialiste au pouvoir, Nicolas Sarkozy, pour le RPR, se présente une fois encore comme le chevalier blanc de la classe politique :
J'en ai plus qu'assez que des brebis galeuses, de droite comme de gauche, finissent par donner l'image de la classe politique aujourd'hui. Y'a une seule solution : les brebis galeuses, d'où qu'elles viennent, quelles que soient leurs formations politiques, doivent être sanctionnées et sanctionnées durement. Il en va de l'intérêt de la classe politique et donc de la démocratie dans ce pays.
Je me demande ce que le Nicolas Sarkozy de 1992-1993 dirait du Nicolas Sarkozy de 2016, empêtré dans les affaires, jamais condamné pénalement rappelons-le tout de même, et candidat à la présidence de la République.
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