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Sarkozy, le candidat de la convergence franco-allemande

Article rédigé par Jean-Christophe Martin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Franceinfo (Franceinfo)

La revue de presse avec Jean-Christophe Martin... Nicolas Sarkozy hier soir à la télévision, toute la presse y revient largement ce matin, alors comment les journaux ont-ils trouvé le président ?

VENDREDI 28 OCTOBRE 2011

Pédagogue, laborieux, et austère : avant tout pédagogue, c'est l'avis du Figaro qui salue avec son titre à la une "l'exercice de vérité" d'hier soir... Avant tout laborieux selon Libération... Avant tout austère pour le Parisien-Aujourd'hui en France... Mais la presse a aussi entendu autre chose : pédagogue peut-être, mais avant tout candidat.

Pour François Martin dans Midi Libre, hier soir c'était sans doute la dernière séquence du président et la première du candidat Sarkozy. Même chose pour Jacques Camus dans la République du Centre : c'est en se montrant plus présidentiel que jamais que Nicolas Sarkozy est entré dans la peau du candidat.

Aucun doute non plus pour Yves Harté dans Sud Ouest qui a entendu un candidat dévoiler les grands axes de sa future campagne, ce candidat qu'a aussi entendu Xavier Panon de la Montagne... Pour Rémi Godeau dans l'Est républicain, hier soir, sous le costume du masterchef perçait déjà le candidat. Candidat ou pas, le suspense est décidément insoutenable ironise Jacques Guyon dans la Charente libre...

Et la presse a remarqué trois fils conducteurs dans cette intervention présidentielle...

1 : Quand on est candidat, il faut un programme, on le trouve à la une de Libération : "C'est moi ou la crise".

2 : Quand on est candidat, il faut des adversaires, alors je tape sur la gauche. Michel Lepinay dans Paris Normandie souligne qu'hier soir, Nicolas Sarkozy n'a pas seulement défendu ses réformes, mais qu'il a martelé que les 35 heures et la retraite à soixante ans ont sinistré la France.

Un cours d'histoire bien connu souligne Paris Normandie, pour attribuer à la gauche la principale responsabilité de l'endettement de la France... Un cours d'histoire qui ressemble à un argumentaire de campagne, et revoilà le candidat.

Mais surtout 3 : il y avait un autre fil conducteur hier soir, relevé celui-là par Cécile Crouzel dans le Figaro : en une heure, au moins six allusions à la politique exemplaire menée depuis des années par l'Allemagne. Pour le Figaro, le véritable fil rouge de l'intervention du président hier soir, c'était la convergence franco-allemande, presque une obsession appelée à guider la politique économique et fiscale dans les mois à venir.

Certes reconnaît le Figaro, cette convergence implique un changement de mentalité et des abandons de souveraineté. Des abandons de souveraineté, une petite phrase étonnante qui passe presque inaperçue au détour d'un article en bas de page alors que la question est tellement sensible qu'on aurait pu en faire un titre... Mais le Figaro l'a prudemment joué discrète... Il y a pourtant de quoi allumer un incendie dans une bonne partie de la classe politique.

Convergence toute avec l'Allemagne écrit le Figaro, c'est donc l'autre conséquence directe de la crise, avec des effets qui vont se faire sentir très vite pour les Français en matière de politique économique et fiscale. Une question majeure qui s'invite dans la future campagne présidentielle pour le futur candidat Sarkozy comme pour les autres...

De quoi donner raison au Monde qui écrivait hier avant l'intervention du chef de l'Etat que le paysage dans lequel va s'engager la bataille présidentielle de 2012 se dessine ces jours-ci, qu'il est sombre, accidenté et mouvant, sur fond de défis impressionnants, quel que soit le prochain président.

Dans ce contexte de crise et de budget serré, une information ce matin dans la presse qui ne fera pas plaisir aux familles...

Les prestations familiales gelées jusqu'au 1er avril : l'annonce faite hier par Valérie Pécresse à l'Assemblée est passée inaperçue, mais elle est à la une des Echos... L'an prochain, les prestations familiales ne seront pas revalorisées le 1er janvier comme d'habitude, mais le 1er avril. Cette mesure n'était pas prévue dans le plan anti-déficit du gouvernement, un décalage de trois mois qui permettrait d'économiser jusqu'à 140 millions d'euros par an.

Pour l'opposition, on pénalise encore des familles déjà fragilisées par la situation économique, spécialement les plus modestes. Commentaire du président CFTC de la Caisse d'allocations familiales : les prix, eux, n'attendront pas le 1er avril pour augmenter.

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9H17 : L’hyper revue de presse

Avec , Anne-Elisabeth Lemoine et

A la une de la presse :

  • le gel des prestations familiales du 1er janvier au 1er avril, une mesure passée inaperçue hier.

  • Nicolas Sarkozy hier soir à la télévision : la presse décrit un président pédagogue, laborieux, austère... et candidat.

  • Brassens à la une : demain, c'est le jour-anniversaire de sa mort il y a 30 ans. "30 ans, et le temps ne fait rien à l'affaire", c'est le titre d'un cahier spécial de l'Humanité.


  • Avec le médiateur de Radio France, Jérôme Bouvier, pour répondre aux questions des auditeurs : cette semaine, des points de vocabulaire.

  • La chronique d'Anne-Elisabeth Lemoine : le divorce à la mode !
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    10H12 : En direct avec Geo

    Avec Eric Meyer, le rédacteur en chef de Geo. A la une du numéro de novembre : l'île de Pâques, rêve ultime des voyageurs, mais aussi cette question : à quoi ressemblera le Grand Paris ?

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