Cet article date de plus de dix ans.

Grande-Bretagne, au royaume des contrats "zéro heure"

Au royaume de la flexibilité absolue, ils grossissent les rangs des travailleurs précaires en Angleterre. Pour la plupart,  ils ont signé des "zero hour contracts", littéralement des "contrats zéro heure". Dans ces contrats d'embauche, aucune indication d'horaire ni de durée minimum de travail n'est mentionnée. Un statut qui rencontre autant de succès que de polémique.
Article rédigé par Lucie Montchovi
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (©)

Faire baisser le chômage ou augmenter la précarité, le gouvernement
de David Cameron a choisi les deux. Les contrats "zéro heure"
explosent outre-Manche. Les chiffres donnent le tournis aux Britanniques :
près de 600.000 personnes seraient employées via ces contrats. Ça fait 2 % de
la masse salariale du pays.

Avec ce système les employeurs peuvent faire
travailler leurs salariés à la demande, en fonction des besoins de
l'entreprise. C'est du travail à la carte, naturellement les salariés doivent
se rendre disponible à tout moment. Chaque heure travaillée est rémunérée soit sept euros 30. Il y a naturellement aucune durée de travail
minimum.

Environ 19% des entreprises emploieraient au moins une
personne via ce type de contrat. Sans surprise, les secteurs les plus concernés
sont l'hôtellerie et la restauration. L'été dernier, le quotidien britannique The
Guardian avait jeté un pavé dans la mare en listant les entreprises qui
abusaient de ces contrats. On retrouve les chaines de fast food : Mc
Donald, Burger King, Subway.

Grosse surprise, la fonction publique est aussi
concernée. Dans la santé, l'enseignement, la part des contrats zéro heure
atteint les 10%. Même Buckingham Palace emploierait près de 350 salariés en
contrat zéro heure en période de vacances.

Face à l'ampleur du phénomène, les principaux syndicats ont
haussé le ton et dénoncent une forte précarité des salariés.

Même si d'autres états européens sont friands de ce type de contrat, en France, le salarié est protégé selon Mireille Brueyère, économiste au CERTOP, le Centre d'Etude et de Recherche Travail Organisation Pouvoir.

 

 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.