Ils ont fait l'actu. Carlos Tavares, patron du groupe automobile Stellantis
Sébastien Baer revient sur les événements marquants de l'année. Et ce sont ceux qui les ont vécus qui les racontent. Carlos Taveres, PDG de Stellantis (ex-PSA) qui forme désormais le 6e groupe automobile mondial.
16 janvier 2021. Carlos Tavares devient le premier directeur général de Stellantis. Né de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler, le groupe rassemble 14 marques dont Peugeot, Alfa Romeo, Opel ou Jeep. Pour Carlos Tavares, cette alliance était une question de survie. "Ce qui aurait été dramatique pour l'entreprise aurait été de ne pas faire la fusion. Ne pas faire la fusion aurait sans doute conduit les deux familles à se mettre en situation de difficulté. Par rapport à quoi ? Par rapport au surcoût que représentent les nouvelles réglementations."
Avec 400 000 salariés, Stellantis forme désormais le 6e groupe automobile mondial. Dès son arrivée, Carlos Tavares a détaillé ses ambitions : construire des véhicules électriques abordables et se repositionner sur le marché chinois. Ces derniers mois, le nouveau patron portugais du groupe est parti à la rencontre des salariés à travers le monde. "Ce que j'ai entendu, c'est que nos collaborateurs comprennent parfaitement pourquoi nous avons fait cette fusion pour faire face aux défis, notamment de la transformation énergétique qui est en cours. Et ils ont parfaitement compris qu'en étant ensemble, on allait être plus forts. Ils l'ont d'autant plus compris que les deux familles ont traversé des périodes critiques de la vie de leur entreprise au cours des 15 ou 20 dernières années. Les équipes ont parfaitement compris à quel point il est dur de garder une entreprise en bonne condition économique lorsqu'on n'a pas une taille critique qui permet de faire face aux enjeux. Et donc, dès le premier jour, nous avons eu une convergence entre la vision venant du haut et ce qui remontait du terrain. Et donc, je suis d'abord très excité par le talent. Je suis aussi très excité par notre portefeuille de 14 marques iconiques" dit Carlos Tavares qui réfute un 'trop-plein' de marques.
"Ce sera à vous juger, mais pour ce qui est de la part que je connais un peu mieux, qui est la part de PSA, chacun s'accordera à dire qu'une Peugeot ne ressemble pas à une Citroën, qu'une Citroën ne ressemble pas une DS et qu'une DS ne ressemble pas à une Opel. Et nous avons démontré au cours de ces dernières années que nous pouvons proposer des produits avec des positions de marques très différents et qui partagent un certain nombre de composants communs. On voit très bien qu'il y a un savoir-faire très important à être capables de mettre en commun ce qui mérite de l'être et de différencier ce qui permet à chaque marque d'exprimer son positionnement distinct".
Pas de revanche
Longtemps numéro deux chez Renault, dans l'ombre de Carlos Ghosn, Carlos Tavares conteste toute idée de revanche dans son arrivée chez Stellantis en qualité de patron. "Il n'y a aucune revanche. Il y a simplement chevillé au corps, depuis mon plus jeune âge, un esprit de compétition acéré" dit celui qui a quitté Renault sans frustration mais avec tristesse. "J'ai quitté beaucoup d'amis que j'ai encore aujourd'hui. Et depuis, je me suis fait de nouveaux amis. Et c'est ça la vie. La vie, c'est qu'on est en permanence en interaction avec des êtres humains et on essaie de tisser des liens positifs, on construit des choses ensemble, on crée de la valeur ensemble et ensuite, on a des beaux souvenirs ensemble. Donc, pas de revanche, mais un esprit de compétition acéré." Pour autant, le patron de Stellantis confie à mi-mot que Carlos Ghosn ne compte pas parmi ses amis. "Ce n'est pas quelqu'un avec qui j'ai des échanges dans le contexte actuel. Ça a été mon patron. J'ai appris avec lui beaucoup de choses, mais sur l'ensemble de mes 40 ans dans l'industrie automobile, j'ai eu une chance incroyable, vraiment. J'ai toujours bénéficié de patrons de grande qualité qui m'ont appris énormément et j'ai toujours essayé d'être à leurs côtés, celui qui contribue par mes résultats à leur propre succès."
Vignes et voitures de collection
À 63 ans, Carlos Tavares évoque ses prochains défis, avec un sourire : "Sans doute m'occuper de mes petits-enfants, puisque j'en ai quatre et je suis un grand-père heureux. Sans doute m'occuper plus sérieusement de mes activités viticoles. Sans doute m'occuper de ma petite entreprise de restauration de voitures de collection. Sans doute bénéficier du temps amène de mon pays d'origine qui, comme vous le savez, est le Portugal. Donc une vie paisible, calme et une vie simple surtout" poursuit celui qui continue à assouvir sa passion pour le sport automobile pendant son temps libre.
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