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Ils ont fait l'actu. Le navigateur breton atypique Guirec Soudée va participer au Vendée Globe 2024 à bord d'un Imoca

Sandrine Etoa-Andegue revient sur les événements marquants de l'année. Et ce sont ceux qui les ont vécus qui vous les racontent. Le jeune navigateur Guirec Soudée veut maintenant s'attaquer à des courses célèbres comme le Vendée Globe et la Route du Rhum.

Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
Guirec Soudée, navigateur. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

30 septembre 2021. Au terme d'une dernière nuit d'efforts intenses, mission accomplie pour Guirec Soudée. Il boucle plus tard que prévue sa traversée épique de l'Atlantique à la rame, après 107 jours en mer. Le jeune navigateur a été au bout de son défi, à la force de ses bras et avec une grande détermination. Le breton était parti de Cape Cod sur la côte est des États-Unis, le 15 juin 2021, direction Brest. Mais en juillet, après une violente tempête tropicale, le navigateur avait chaviré. Plus de moyens de communication, presque plus de rations, il avait mis des heures à redresser son bateau. Aujourd'hui, lui qui s'est fait connaître en 2018 après avoir bouclé un tour du monde à la voile en solitaire avec une poule, Monique. Il se prépare désormais pour des courses à la voile mythiques. 

"Moi, j'ai eu la chance de grandir en Bretagne, sur une île (Yvinec dans les Côtes-d'Armor) et c'est vrai que la mer, ça a toujours été mon environnement. Je fais de la voile depuis tout petit. Mais je n'ai jamais vraiment eu de bateau habitable. Et c'est vrai que ces grandes courses qu'on connaît tous, la Route du Rhum, le Vendée Globe, ça laisse un peu rêveur. Et j'ai eu la chance de rencontrer un navigateur qui s'appelle Eric Dumont dans les Caraïbes, qui avait fait plusieurs Vendée Globe. Et après de longues discussions avec lui, il m'avait dit : 'Mais toi, t'es vraiment fait pour ce type de courses.' Moi, ça me paraissait juste impossible", estime Guirec Soudée.

Deux traversées de l'Atlantique à la rame en guise d'échauffements

L'objectif est toujours resté "dans un petit coin de (s)a tête." En rentrant de son tour du monde en 2018, Guirec Soudée a espéré participer à l'édition 2020 mais il ne s'est pas senti prêt. Entre temps, il a donc fait deux traversées de l'Atlantique à la rame, "Cela m'a permis de m'échauffer un peu". La grand nouveauté c'est l'acquisition d'un Imoca, "le bateau appartenait à Benjamin Dutreux, avec lequel il a fini neuvième au dernier Vendée Globe", dit le navigateur.

Le bolide a déjà une dizaine de milliers de milles sous le capot, "C'est un bateau très fiable" se réjouit Guirec Soudée qui compte bien continuer d'apprivoiser le voilier. Un changement de catégorie qui n'a pas effrayer banques et sponsor qui le suivent dans cette nouvelle aventure. "C'est sûr que contrairement à un bateau comme j'ai eu avant mon voilier à Yvinec, un petit bateau en acier, ou alors mon rameur, c'est vrai que ça n'a strictement rien à voir. C'est des bateaux qui sont très techniques, très compliqués et clairement, ça ne s'apprend pas seul. Donc il a fallu bien s'entourer. C'est ce que j'ai fait. J'ai une super équipe autour de moi et donc j'ai eu très peu de temps entre l'acquisition du bateau et ma première course qui était la Bermudes 1000 race au départ de Brest pour l'apprivoiser. La course était au mois de mai, j'ai à peine eu dix jours de formation".

L'objectif pour lui est de continuer à comprendre comment fonctionne son Imoca mais sans se mettre la pression. 

"Tout est quand même assez physique à bord. Mais moi ça me plaît énormément."

Guirec Soudée

à franceinfo

"Je commence à avoir le bateau bien en mains et je prends énormément de plaisir. Et c'est vrai que c'est des bateaux qui vont tellement, tellement vite. Ça change tellement de ce que j'ai pu vivre auparavant que ce n'est que du plaisir." commente Guirec Soudée.

Le marin déjà qualifié pour le Route du Rhum à hâte de s'aligner aux côtés de grands noms de la voile, "j'ai vraiment beaucoup de mal à réaliser." Après deux traversées de l'Atlantique à la rame et un tour du monde, Guirec Soudée se prêt à tester à nouveau ses limites, mentales, corporelles, physiques, "j'aime quand ce n'est pas trop simple, j'aime trouver des solutions. J'aime être au milieu de l'océan, au Groenland, perdu dans la banquise et avoir un ours qui passe à côté de moi, voir une aurore boréale dans le ciel. C'est ça qui me fait vibrer. C'est vrai que j'ai eu la chance de grandir sur cette île. Très jeune, j'étais livré à moi-même. À sept ans, je partais déjà en mer pendant des heures, peu importe la météo. Forcément, ça laisse des traces. Ça m'a permis d'être débrouillard assez, assez rapidement et j'avais ce projet depuis toujours, toujours, c'était d'acheter un bateau et de partir loin, d'aller voir un peu comment ça se passe. C'est sûr que j'ai encore beaucoup de choses à apprendre, beaucoup de choses à découvrir sur les océans. C'est un des seuls endroits aujourd'hui, où  on peut avoir une sacrée liberté. Donc oui, je compte bien en profiter au maximum. C'est un énorme luxe", estime Guirec Soudée.

 

Pour son premier Vendée Globe en 2024, Guirec Soudée n'emmènera pas sa poule, Monique.

Ses photos faisaient pourtant le bonheur des fans du navigateur sur les réseaux sociaux lors de son tour du monde. "Elle est trop vieille et de toute façon, c'est interdit par le règlement de la course", sourit Guirec Soudée.

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