"A la vie" : l'hommage d'un fils à sa mère déportée
Comme son titre l'indique, "A la vie" est un film entièrement tourné vers la vie. Ce que le cinéaste nous raconte, c'est comment sa mère a recommencé à vivre, comment elle a retrouvé 15 ans après les camps ses deux plus proches amies de déportation, l'une au Danemark, l'autre au Canada, et comment, en s'offrant des vacances à Berck-Plage, ces femmes ont enfin réussi à s'autoriser de nouveau la légèreté et le plaisir, une crème glacée, un bain de mer ou un amour de vacances.
Peut-être parce cette histoire est très personnelle, peut-être parce qu'il y a forcément de la pudeur, les situations semblent parfois un peu convenues et figées, et la mise en scène trop sage pour que l'on soit vraiment emporté.
Ce qui touche en revanche, c'est que l'on sent en permanence le regard de l'enfant que fut le cinéaste sur sa propre mère aujourd'hui disparue, le regard d'un fils qui est désormais le seul témoin de cette histoire, son désir à lui de témoigner avant tout de la vitalité et de l'humour de cette femme, qui par exemple appelait Berck plage "Auschwitz les bains". L' humour comme un moyen d'approcher l'indicible, comme le suppose Julie Depardieu : "C’est l'humour juif, c'est un peu agressif, énorme, et en même temps très très drôle. Je pense que c'est pour conjurer ce qu'elles ont vécu. On ne peut pas dire ce à quoi elles ont été confrontée, cette inhumanité. On ne peut qu'essayer de comprendre comment elles l'ont pris. Et comme elles l'ont vécu, elles font ce qu'elles veulent, elles peuvent aussi avoir envie d'en rire."
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