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"Eloge de l'esquive", une histoire passionnante du football

Ils sont trop rares les écrivains français qui s'intéressent au football, comme si Camus, joueur lui-même, avait définitivement perdu contre Sartre. L'auteur, passionné de foot offre en 102 pages une histoire passionnante de l'art brésilien du beau jeu, qui en dit autant sur ces joueurs hors norme que sont Pelé, Garrincha, Zico ou Ronaldo, que sur le pays lui-même.
Article rédigé par Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (© Grasset)

Olivier Guez cite bon nombre d'intellectuels brésiliens qui se sont penchés sur la question, d'où vient cette beauté fulgurante, cette élégance du drible, cette recherche esthétique qui bien souvent est allée à l'encontre de l'efficacité ? Quand le football importé par les Anglais se développe au Brésil au début du XXe siècle, c'est un sport plutôt bourgeois, réservé aux blancs dans un pays qui est encore loin d'assumer son métissage. Mais l'engouement populaire pousse les jeunes de couleur, pauvres, à le pratiquer et Olivier Guez cite des exemples devenus mythiques.

La société brésilienne est divisée sur le sujet, jusqu’au jour où le club Vasco de Gama à Rio, club des portugais réputés nonchalants et jouisseurs intègre massivement des joueurs de couleur dans les années 30.

L'équipe qui remporte avec Pelé la coupe du monde au Brésil en 1970, c'est le Brésil qui assume son sang mêlé et qui entre dans la modernité, celle d'Oscar Niemeyer et de la Bossa Nova, ou plus tôt, la figure du malandro, descendant d'esclave, mi- dandy, mi- voyou, se retrouve dans le jeu de Garrincha, joueur au dribble imbattable, coureur de femmes, grand buveur et à la fin tragique.

Olivier Guez aimerait encore croire à cette poésie du football à l'heure du foot-business. Il aimerait croire que Naymar est l'artiste du sacre Brésilien le 13 juillet 2014, laver l'affront de la défaite à domicile en 1950. Mais comme tout taré de foot, il a sa madeleine, 1982, coupe du monde en Espagne, le Brésil est éliminé par l'Italie 3-2, mais c’est tellement beau à voir, Zico, Socrates, Falcao, Juninho. Olivier Guez n'avait que 8 ans, mais il en rêve encore.

Eloge de l'esquive , d'Olivier Guez, chez Grasset

 

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