Grand guignol loufoque dans "Le Crime de l’Orpheline"
Le décor est expressionniste. Une chaise est accrochée au mur et les murs sont de travers dans une toute petite chambre de bonne à Paris. On a l'impression d'être plongé dans un film des années 20 avec des acteurs au maquillage très marqué : Joséphine, une orpheline à la bouche de travers, amoureuse d'un Pierrot lunaire qui a le visage grimé de blanc comme Jean-Louis Barrault dans le film "Les Enfants du paradis". Elle doit être mariée de force par sa tutrice à un prétendant fortuné et colérique. Comme dans un film muet, les acteurs ne parlent pas. La belle première idée, c'est que pour s'exprimer ils chantent.
Deux chanteurs lyriques, Flanan Obe et Florence Andrieu, ont tout écrit : chansons, texte et paroles. Ils incarnent aussi les deux personnages principaux. Au départ, c'est cette période des années 20 qui les a intéressés, les perspectives faussées des décors, les costumes grisâtres et le jeu outré des personnages qui rend "les ratages" plus forts.
Car le spectacle ne se déroule pas comme prévu. Tout part en sucette : alors que la pièce devait se dérouler normalement avec trois acteurs et le pianiste, tout le monde ne peut pas toujours tout faire, des morts surprenantes interviennent et le sang vient jusqu’à gicler…C’est la deuxième facette du spectacle. Le côté "Grand Guignol", à ne pas confondre avec Guignol tout court. D'où un ballet de membres ensanglantés...
Ajoutez un peu de cabaret, puisque, comme au début du siècle, des artistes de foire rythment le spectacle, et vous obtenez un cocktail malin au rythme trépidant, élégamment mis en scène par Philippe Lelièvre.
"Le crime de l'orpheline" à découvrir au théâtre du Ranelagh jusqu'au 18 juin à Paris
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.