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Le monument James Ellroy

C’est l'événement littéraire de la semaine, ça s'appelle "Perfidia", c'est édité chez Rivages et c'est le 14ème roman de James Ellroy. Près de 30 ans après le "Dahlia noir", premier épisode de son quatuor de Los Angeles, l'écrivain américain se lance dans une nouvelle saga en quatre volets, dont voici le premier et il est encore question de sa ville, L.A.
Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Perfidia © Payot & Rivages)

Cette série précède dans le temps le premier quatuor, "Perfidia", 848 pages écrites au galop, pour décrire dans le moindre détail, la période du 6 au 29 décembre 1941 quand les Etats-Unis entrent dans la seconde guerre mondiale. Los Angeles est en première ligne quand les japonais attaquent la base américaine de Pearl Harbour dans le pacifique... l'armée entre dans la ville, la nuit c'est le blackout, le noir total pour se protéger d'éventuelles attaques aériennes et dans un climat hystérique, la communauté japonaise de LA est stigmatisée: rafles, internements, spoliations, James Ellroy a reçu comme une intervention divine l'inspiration de ce nouveau roman.

Aussi puissant que le premier quatuor ?

On verra sur la durée si ça tient la route, mais ce premier épisode est une merveille, c'est plus clair, plus fluide que les précédents, le style est brillant et James Ellroy mêle réalité et fiction, il y'a dans cette période trouble où la bassesse règne, un fait divers délirant dans la grande histoire en marche, hara kiri familial ou assassinat, c'est un policier américano-japonais qui enquête et cerise sur le gâteau, une vamp, un personnage féminin irrésistible, Kay Lane, dont James Ellroy a pris un grand plaisir à tenir le journal personnel.

Et évidemment, James Ellroy continue de dire qu'il ne vit que dans le passé, sans se soucier de notre époque qui ne l'intéresse pas, pas d'ordinateur, pas de portable, il écrit à la main et il affirme modestement que ce roman est son meilleur, avant les prochains évidemment.

"Perfidia" de James Ellroy chez Rivages.

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