L’idée sauvage de Dan O’Brien
Il est venu récemment à Paris, blouson de toile, casquette sur la tête, la peau tannée, sourire de gamin. Un gamin de 68 ans. Oui, sa vie est un roman, qui débute quand il commence par louer des terres, avant d'avoir son propre ranch et que patiemment, bravant le manque d'argent, le climat, l'incompréhension autour de lui, il essaie de réparer le mal que l'homme blanc a fait à cette nature sublime. Car Dan O'Brien a cette intuition : sur ces terres où le bison a été chassé jusqu'au carnage, la biodiversité a disparu, mais elle peut revenir.
Cette "Wild Idea", cette idée sauvage s'appelle aujourd'hui "Wild Idea Buffalo company". De façon très raisonnée, Dan O'Brien prélève des bêtes sur ce cheptel dont il est incapable de dire la taille, tellement les bisons vivent en liberté, en se nourrissant des herbages redevenus prospères. Abattus en plein champ, selon le rite ancestral indien, les animaux donnent une viande d'une qualité exceptionnelle qui connait son petit succès commercial, même si l'auteur avoue être nul en affaire. Dan O'Brien, un vrai cow boy, responsable, éthique, qui assume pleinement ce qu'il est : un éleveur, pas un écolo des villes.
Dan O'Brien n'a pas le talent littéraire d'un Jim Harisson, mais les deux partagent cette passion contagieuse de l'Amérique éternelle, généreuse, où l'homme vivrait en harmonie avec la nature.
"Wild Idea" de Dan O'Brien, aux éditions du Diable Vauvert.
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