Son Little, une voix grande comme l'Amérique
Sa musique est comme un voyage à travers les styles. Son Little n'est pas un soul man, même s'il en a la voix ; il est bien d'autres choses, du blues sudiste au rock en passant par le hip-hop de la Côte Est. Mais sa principale qualité, c'est bien ce grain de voix qui fait succomber dès la première écoute.
Né à Los Angeles mais éduqué à la musique dans les bars new-yorkais, il a fait ses armes à Philadelphie, auprès d'un groupe référence dans le hip-hop, The Roots. Son premier album, il l'a travaillé des années et cela s'entend : chaque instrument, chaque intonation semblent avoir été patiemment étudiés, histoire de savoir où les placer.
Finesse et timidité
Son Little - et son concert il y a une semaine aux Trans Musicales de Rennes l'a bien montré -, est comme un prêcheur. Pas besoin de longues explications, quand il chante on écoute. Et pourtant Aaron Livingston, la trentaine, femme et enfants au calme dans un pavillon du New Jersey, est plutôt du genre timide, voire très timide. Pas forcément à l'aise hors de la scène.
"Les gens autour de moi ont toujours voulu que je chante plus, mais ce n'était pas nécessairement ce que je voulais faire au début ; je n'étais pas à l'aise en m'entendant. Et d'ailleurs je crois que je ne le suis toujours pas ."
Comme pour parler, Son Little prend son temps pour composer. Avec des parrains comme The Roots et RJD2, musicien et producteur électro de renom, il a fallu qu'il soit convaincu d'avoir quelque chose à offrir. Tout en finesse et en maîtrise, cela valait le coup d'attendre.
Son Little , Son Little (Anti-Records/Because Music). Album disponible.
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