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"Appel à témoins" : quand la télévision vient en aide aux enquêteurs pour résoudre des cold cases

M6 lance ce lundi l’émission "appel à témoins" en partenariat avec les ministères de la Justice et de l’Intérieur. 

Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le producteur Vincent Régnier sur franceinfo lundi 7 juin 2021.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Dans les années 90, TF1 proposait "Perdu de vue" puis "Témoin numéro un", des émissions présentées par Jacques Pradel. M6 reprend le principe de mobiliser les téléspectateurs pour tenter d’élucider des affaires inabouties. Julien Courbet et Nathalie Renoux sont aux commandes, lundi 7 juin, d’"Appel à témoins" en prime time et reçoivent sur le plateau les familles de proches disparus ou assassinés sans que le coupable n’ait été découvert après des années de recherches.

Des policiers et gendarmes sur le plateau

Fait inédit en France, les pouvoirs publics collaborent à l’émission : procureurs, juges, policiers judiciaires, gendarmes ont répondu présents. "C’est une grande première, explique sur franceinfo le producteur Vincent Régnier. Toutes les autorités seront ensemble sur le plateau avec des journalistes pour tenter d’aider ces familles qui sont dans la tristesse et le doute depuis des années, les aider à avoir de nouvelles pistes"

La commissaire de police Lola Menahem a accepté de participer au programme : "La médiatisation peut être un outil utile et efficace pour nous aider sur des enquêtes spécifiques ou complexes. On le voit par exemple avec les alertes enlèvements dont le taux de réussite est de 100%. Et puis on a eu des garanties, on ne voulait que ça se fasse n’importe comment : pas de voyeurisme, il fallait que ce soit fait dans le respect et la dignité, du droit et aussi des familles. Les appels seront anonymes par exemple." Il n'y aura pas de reconstitution des faits pour un effet tire-larmes.

Les téléspectateurs peuvent appeler pour donner des informations 

Pour le premier numéro, trois dossiers seront évoqués : la disparition de Lucas Tronche, 15 ans, en 2015 à Bagnols sur Cèze (Gard), celle de Suzanne Bourlier, 72 ans, à Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher) la même année, et le meurtre irrésolu de Gaëlle Fosset, 21 ans, tuée de 66 coups de couteau en 2007 à Saint-Germain La Campagne (Eure).

Les téléspectateurs disposant d’un élément pouvant faire avancer l’enquête sont appelés à composer le numéro non surtaxé 0 800 10 11 21 ou envoyer un mail à appelatemoinsM6@interieur.gouv.fr. "Sur le plateau, nous aurons quatre gendarmes et quatre policiers qui recevront les appels, et si l’un d’eux a une pertinence particulière, il y a une autre salle où des policiers prendront le relais pour creuser la piste", précise Vincent Régnier.

L’occasion de montrer que police et justice travaillent main dans la main au quotidien, malgré les tensions apparentes entre les deux corporations : "Ce n’est pas que de l’affichage. Quand on est enquêteur, on est quotidiennement en lien avec l’institution judiciaire, on a un objectif commun : faire émerger la vérité, enquêter à charge et à décharge", relate Lola Menahem. Une deuxième émission est déjà prévue.

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