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Au Mali et en Algérie, les difficiles conditions de travail des journalistes

Comment couvrir les événements qui se déroulent en ce moment en Algérie et au Mali ? Les journalistes témoignent de leurs difficultés à obtenir des informations fiables. Les télévisions sont privées d'images du conflit au Mali et de la prise d'otages en Algérie.
Article rédigé par franceinfo
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Franceinfo (Franceinfo)

Pas de caméras, pas de journalistes sur le site gazier d'In Amenas. La prise d'otage et l'opération de l'armée algérienne se sont déroulés loin de tout témoin. Même pour les reporters algériens, il est très difficile d'avoir des informations fiables : "Le sud est une zone très difficile d'accès" explique Salim Mesbah, journaliste au quotidien El-Watan, à Alger. "Notre correspondant dans la région ne peut pas accéder aux lieux de l'opération. Quant aux autorités, elles ne communiquent pas. Il n'y a pas eu de conférence de presse. On doit se débrouiller tous seuls."

"L'armée n'a peut-être pas intérêt à montrer ce qui se passe"

Au Mali, les envoyés spéciaux regrettent eux aussi leurs conditions de travail, mais pour d'autres raisons. "Il est impossible d'approcher à moins de 100 km de la zone de conflit" note Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Les équipes sont basées à Bamako, dans le sud, et "tous ceux qui grimpent vers le Nord se heurtent à des barrages de police et de l'armée. Et se font arrêter et refouler" affirme le grand reporter du Nouvel Observateur Jean-Paul Mari dans une tribune publiée ce matin. Gérard Grizbec, envoyé spécial pour France 2 affirme que "l'armée malienne a reçu des consignes fortes de la part des forces françaises. L'armée n'a peut-être pas intérêt à montrer ce qui se passe" témoigne-t-il sur le site de France Télévisions.

D'où l'appel de Reporters sans fronières. "En période de conflit, c'est aux journalistes et à leurs médias, et non
aux militaires, de déterminer les risques que les journalistes sont prêts à prendre
dans la collecte de l'information"
affirme l'organisation dans un communiqué.

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