Bruce Toussaint à la future matinale de TF1 : "Présenter le 13h ou le 20h, je ne crois pas être fait pour cet exercice"
Le journaliste Bruce Toussaint a présenté de nombreuses matinales, dont celle de franceinfo en 2017. Il quitte BFM TV en 2023, dans l’optique de présenter "Bonjour !" la première et nouvelle matinale de TF1. Il lui reste donc trois semaines pour avoir une vie sociale, avant de retrouver les réveils en pleine nuit.
Séduit par ce projet ambitieux, autant sur le plan financier qu’humain, c’est donc à partir du lundi 8 janvier 2024, qu’on le retrouvera entre 7h et 9h30. Avec Garance Pardigon à la présentation des journaux, il sera entouré d’une équipe de 17 chroniqueurs. Le décor se veut chaleureux, façon appartement, et cette nouvelle bande nous informera, nous parlera loisirs, culture, sport, cuisine etc. Selon ses dires, ce ne sera pas une matinale de plus dans le paysage audiovisuel, puisqu’elle fera la part belle aux régions de France, par l’intermédiaire de ses correspondants. Une force de frappe conséquente, notamment en cas de passage en édition spéciale.
franceinfo : Je ne sais pas si on doit vous remercier, parce que vous allez faire de l'ombre à notre propre matinale. D'autant que vous êtes parti de franceinfo en expliquant que vous ne vouliez plus vous lever aussi tôt. Expliquez-moi ce qui s'est passé ?
Bruce Toussaint : J'étais sincère à l'époque. J'avais tout imaginé. Après 10 ans de matinales, je pensais avoir à peu près exploré tous les affres, mais aussi les bonheurs de cette tranche si difficile, mais si prestigieuse.
"Je n'imaginais pas que TF1 envisagerait un jour de lancer à son tour une matinale. Et lorsque cette proposition m'a été faite, j'ai balayé toutes mes déclarations passées. J'ai replongé !"
Bruce Toussaintà franceinfo
On ne dit pas "non" à TF1 ?
Eh oui, parce que c'est la première chaîne de France, parce que c'est un projet extrêmement ambitieux. Des moyens considérables sont mis en œuvre et pas seulement des moyens financiers, des moyens humains, un enjeu, une ambition. Alors oui, on peut toujours dire "non", personne ne m'a forcé, au contraire, j'ai été tout à fait libre de mon choix. Mais j'ai été convaincu immédiatement.
Vous aviez une envie d'ailleurs avant la proposition de TF1 ou c'est vraiment l'occasion qui a fait le larron ?
On était en cours de saison. J'étais parti pour accomplir toute la saison sur BFM TV. Il peut y avoir des contacts entre chaînes et journalistes plus tôt, au printemps. Au début de l'automne, c'est plus rare. Ça m'a énormément surpris.
Alors, c'est un challenge parce qu'il y a déjà une matinale qui cartonne sur France 2 avec "Télématin", il y a aussi celle de BFM et dans une moindre mesure, celles de CNews, LCI, franceinfo. Pensez-vous vraiment qu'il y ait une place pour TF1 sur ce créneau ?
Bien sûr, il y a toujours de la place. On pourrait même, pourquoi pas, en créer deux ou trois autres. Il n'y a pas de limite au nombre de matinales. Ce qui est important, c'est l'offre éditoriale. C'est essayer de se distinguer autant que possible. La matinale de franceinfo n'est pas la même que celle d'autres stations.
"Chaque matinale a son identité, son ADN. Avec 'Bonjour !' on va créer une offre, une possibilité pour le téléspectateur d'avoir un nouveau choix. C'est formidable."
Bruce Toussaintà franceinfo
Vous allez créer une offre avec des journaux, 17 chroniqueurs qui vont parler de bien être, de voyages, d'histoire, de patrimoine, de politique, ce qui, finalement, se fait ailleurs. Vous, votre différence à TF1 ce sera le prisme régional. C'est là-dessus que vous allez miser et peut-être faire la différence ?
Oui, c'est l'un des points forts de cette rédaction, avec des bureaux régionaux très présents, qu'on voit beaucoup, notamment dans le journal de 13 h. On va s'appuyer sur ce réseau de correspondants, qu'on a même renforcé en embauchant une vingtaine de personnes, pour être là dès 7h, en direct, non seulement dans les journaux qui seront présentés par Garance Pardigon, mais aussi tout au long de cette tranche pour parler culture, loisirs, patrimoine etc.
Ce seront les mêmes sujets que pour le 13h ?
Pourquoi pas. Le 13h va garder son pré carré, son identité.
"On a l'intention, chaque jour, d'ouvrir des fenêtres en région, de ne pas faire une émission trop parisienne."
Bruce Toussaintà franceinfo
Mais en cas de grosse actualité nationale, que ferez-vous ? Vous passerez en édition spéciale ?
Absolument. C'est une émission qui est proposée par la direction de l'information. Thierry Thuillier, le big boss de cette matinale, est aux commandes. On va pouvoir s'appuyer sur toute la rédaction de TF1 à chaque grand événement et évidemment, on cassera le programme et on fera une matinale spéciale lorsque l'actualité l'exigera.
Il y a aussi l'ambiance que vous voulez créer avec un plateau très cosy, comme un appartement et puis l'ambiance entre chroniqueurs pour qu'il y ait une bande. Comment ça se passe entre vous ? Vous connaissiez-vous ?
J'en connais certains, d'autres je les découvre et je suis ravi de les découvrir. L'idée est en effet de créer une sorte d'alchimie, pas seulement une succession de chroniqueurs à l'antenne, mais de gens qui auront un avis parce qu'ils sont citoyens, journalistes, pères, mères.
Est-ce que vous avez, dans un coin de votre tête, l'envie, l'espoir, le rêve qu'on vous propose un jour le 13h ou le 20h de TF1 ?
Pas du tout, mais alors pas du tout. Je crois que je suis beaucoup plus à l'aise dans l'exercice qui m'est proposé, qui est une tranche plus large, plus longue de deux heures et demie, qui est plus un talk d'info. Je ne crois pas être fait pour cet exercice.
On n'a pas l'impression que vous avez un plan de carrière.
Si c'est un plan, c'est un drôle de plan ! C'est un peu biscornu. Non et heureusement, mon Dieu quelle horreur, un plan de carrière !
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