Info médias. Clotilde Courau : "Au départ, j’ai eu peur d’incarner Gisèle Halimi"
Clotilde Courau, interprète l’avocate Gisèle Halimi dans un téléfilm, "Le viol", diffusé sur France 3, mardi à 20h55.
En 1978, un procès à Aix-en-Provence a changé le regard de la société sur le viol et ses victimes. Et une avocate, Gisèle Halimi, a été décisive pour que la législation évolue, requalifiant le délit de viol en crime. Clotilde Coureau joue le rôle de cette avocate, Gisèle Halimi, dans Le Viol, une fiction diffusée sur France 3, mardi 19 septembre à 20h55.
Le procès de 1978 a jugé les violeurs de deux jeunes femmes, Anne Tonglet et Aracelli Castellano, agressées quatre ans plus tôt. Gisèle Halimi, l'avocate des deux victimes, se saisit du fait divers pour instruire le procès du viol. Clotilde Coureau : "On est en 1974. Deux jeunes filles, Anne Tonglet et Aracelli Castellano sont dans les calanques à Marseille... peu de gens connaissent cette histoire. Le procès d'Aix-en Provence est moins connu que celui de Bobigny mais il est majeur dans l'histoire. Gisèle Halimi a permis que le viol soit considéré comme un crime et non plus comme un délit."
Les deux victimes, en couple, ont été agressées alors qu'elles campaient dans les calanques, près de Marseille, par trois hommes qui les ont violées pendant cinq heures. Elles se sont battues, avec leurs avocates, pour que le viol soit jugé aux assises, à une époque où les procès pour viol relevaient de la correctionnelle. Et où tout le monde ou presque minimise le viol. Clotilde Coureau est frappée par l'actualité d'une scène, où après leur agression, les deux victimes subissent un examen humiliant, dans un contexte où tout le monde minimise le viol. "Je pense qu'aujourd'hui encore, malheureusement, il y a certainement des jeunes filles, des personnes, qui vivent ce genre de situation. C'est pour cela que cette soirée organisée par France 3, le service public, est absolument importante. Peu de femmes ont le courage d'aller jusqu'au bout, et beaucoup ne dénoncent pas le crime."
J'ai eu peur d'incarner Gisèle Halimi. J'ai eu peur d'incarner cette femme et cette intelligence, de ne pas avoir les épaules assez larges.
Clotilde Coureausur franceinfo
"Ce qui me plaît dans mon métier, poursuit Clotilde Coureau, c'est de permettre aux spectateurs de mieux comprendre des situations dramatiques au travers des émotions. Ce que j'ai compris en incarnant Gisèle Halimi, c'est que nous sommes encore dans une société patriarcale. Et ce patriarcat puissant, nous le subissons encore aujourd'hui."
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